L'immobilier commercial est resté assez stable en 2014. (Photo: Sven Becker)

L'immobilier commercial est resté assez stable en 2014. (Photo: Sven Becker)

Sur l’ensemble de l’année 2014, l’immobilier commercial est resté assez stable. L’année dernière, 77 transactions ont été enregistrées pour une surface totale de près de 27.000 m2.  C’est un peu mieux qu’en 2013 (60 transactions pour 22.516 m2) mais quasi similaire à 2012 (70 contrats pour 28.779 m2). Tout va donc pour le mieux?

Invité à un récent séminaire sur l’immobilier au Luxembourg organisé par International Faculty for Executives (IFE), Jean-Marie In, responsable de la division Retail chez Inowai, a fait le point sur l’état du commerce au Luxembourg. Il observe notamment que l’année 2014 a été relativement compliquée, après des augmentations de chiffres d’affaires de 2,8% en 2012 et de 3,5% en 2013.

«L’an dernier, le second semestre a été difficile alors que, sur les six premiers mois, la hausse des ventes a été de 7%, observe-t-il. Il y a d’abord eu le mauvais temps du mois d’août, puis un automne doux avant un léger rattrapage sur la fin de l’année.» Selon lui, on s’oriente quand même vers une progression qui se situera entre 0 et 3%.

Des hauts et des bas

Jean-Marie In note aussi de gros écarts sur l’ensemble de 2014, selon les enseignes et les types d’activités. «Certains ont réalisé des progressions de chiffres d’affaires de 20%, d’autres ont connu des chutes similaires. Le prêt-à-porter et l’équipement de la maison sont les secteurs qui ont le plus souffert.» Même s’il note que, dans le textile, des enseignes «fast fashion» comme H&M ou Zara, qui jouent sur le rapport qualité-prix, continuent d’avancer.

«Ce qui est paradoxal au Luxembourg, observe encore le responsable retail d’Inowai, c’est que la situation du commerce dans ce pays est difficile alors que le pouvoir d’achat des gens est un des plus élevés au monde.» Une situation qu’il justifie notamment par la tendance du consommateur à thésauriser face à un climat international peu rassurant et par l’incidence des prix des logements qui rognent une part importante du budget des ménages.

La chasse aux promos

Le consommateur change. Parfois parce que les commerçants lui en ont eux-mêmes donné l’occasion. Face à la concurrence, de nombreuses enseignes ont par exemple multiplié les promotions. Au point qu’aujourd’hui, leurs clients ne viennent plus que quand ils sont attirés par les prix barrés ou les gratuits. «Les enseignes qui ont mis le doigt dans cet engrenage ne savent plus comment s’en sortir, les consommateurs s’y sont habitués», note Jean-Marie In.

Ces modifications qui pèsent sur l’activité commerciale font aussi que même les grandes enseignes qui, auparavant, prenaient de l’espace dès qu’un centre commercial ouvrait, se montrent aujourd’hui plus regardantes. «Désormais, chaque magasin doit être rentable individuellement», explique-t-il encore.

Et en 2015? On s’attend à ce que le comportement du consommateur s’améliore peu à peu, ce qui devrait booster les ventes. «Par rapport à 2012 et 2013, on perçoit une évolution du chiffre d’affaires, confirme Jean-Marie In. On peut donc se montrer plus optimiste pour le second semestre.»