Serge Allegrezza, directeur du Statec, est aussi un des membres influents du Comité de prévision. (Photo: Maison Moderne Studio / archives paperJam)

Serge Allegrezza, directeur du Statec, est aussi un des membres influents du Comité de prévision. (Photo: Maison Moderne Studio / archives paperJam)

Invités vendredi par la Commission des finances et du budget, les représentants du Comité de prévision ont livré des prévisions de croissance optimistes pour 2014, trop peut-être: la hausse du PIB devrait osciller, selon eux, entre 2,7 et 3% cette année (le Statec dirigé par Serge Allegrezza, également membre influent du Comité de prévision, table sur une hausse de 2,7%) et la croissance devrait se situer entre 2 et 2,5% en 2013.

Ces nouvelles hypothèses du Comité de prévision sont encore plus optimistes que celles qu’il avait livrées cet automne, lors des négociations de coalition entre le DP, le LSAP et Déi Gréng, où les prévisions du taux de croissance pointaient à 2,7% pour 2014; 1,8% en 2015 et 3,6% en 2016, surfant sur un «contexte macroéconomique (…) généralement favorable». Les chiffres (livrés cet automne) de la Commission européenne sont nettement moins favorables. Carlo Thelen, alors qu’il n’était encore que numéro 2 de la Chambre de commerce, avait alors jugé, dans les colonnes de paperJam.lu, l’optimisme des prévisions du Comité de prévision «non fondé».

TVA sortie de l’ordre du jour

«En 2014», résumait vendredi le communiqué de la Chambre des députés, «les recettes budgétaires devraient augmenter, le déficit pourrait baisser légèrement», pour s’aggraver toutefois en 2015 sous l’effet prévisible de la baisse des recettes en provenance du commerce électronique. Par contre, aucune indication n’a été fournie dans le communiqué sur les rentrées que pourrait générer la hausse de la TVA, programmée pour 2015.

Pierre Gramegna, le ministre des Finances, DP, avait annoncé en début de semaine dernière à RTL que la hausse du taux de TVA serait à l’agenda du conseil de gouvernement de vendredi 24 janvier. Les discussions sur l’emploi et la lutte contre le chômage ayant occupé l’essentiel de la réunion du gouvernement, la question de la TVA et celle des produits et services concernés par la hausse a été remise à plus tard, avait fait savoir Xavier Bettel vendredi aux journalistes en marge du briefing.

Comme le rappelle le communiqué de la Chambre des députés, le programme gouvernemental prévoit que ce comité, encore informel, soit institutionnalisé et renforcé. Comment? Aucune information n’a encore filtré à ce sujet. On sait par contre qu’il changera également de nom et officiera sous le titre de «Comité économique et financier national», avec pour mission «le cadrage du projet de budget de l’État». Sous l'ancien gouvernement Juncker-Asselborn, ce comité avait eu un rôle plutôt marginal en trois ans d'existence. Il avait été réactivé pendant les discussions de coalition cet automne. 

Comité renforcé, mais comment?

Le Comité de prévision est chargé de la rédaction des analyses dans le cadre du Pacte de stabilité et de croissance (PSC) et du Programme national de réforme (PNR). Parallèlement à ce comité, le gouvernement doit mettre en place un «Conseil des finances publiques», organe indépendant chargé d’identifier les éventuels dérapages des finances publiques et d’y apporter des correctifs. Après un avis dévastateur de la Banque centrale européenne sur le projet de loi sur la règle d’or et le cadrage des dépenses publiques, le nouveau gouvernement a dû revenir sur ses intentions initiales de confier cette mission à la Banque centrale du Luxembourg.

Le comité de prévision avait été mis en place en 2010 par les ministres des Finances et de l’Économie, lors des premiers dérapages des finances publiques. Il est composé notamment de représentants de différents ministères, des administrations fiscales, du Statec, de l’IGSS et de la CSSF. La BCL n’y a pas de représentant.