Le cinéma en immersion est au cœur du Pavillon réalité virtuelle. (Photo: Romain Girtgen)

Le cinéma en immersion est au cœur du Pavillon réalité virtuelle. (Photo: Romain Girtgen)

Le LuxFilmFest propose une plongée au cœur du cinéma de demain, tourné à 360° et qu’on regarde avec un dispositif immersif: la réalité virtuelle. L’année dernière, une première initiative avait permis de découvrir quelques réalisations et de poser les bases d’un questionnement sur la réalité virtuelle. Cette année, le festival va plus loin avec le Pavillon réalité virtuelle. Ce lieu vise à célébrer la créativité et l’audace d’une industrie naissante amenée à révolutionner notre rapport à l’image.

D’une part, une douzaine de films seront visibles à travers différents dispositifs immersifs (Orange VR-1/Samsung, Oculus Rift, HTC Vive). Il s’agit d’une programmation centrée sur l’action militante et l’engagement, des domaines où le cinéma immersif peut être exploité pour son impact social et contribuer à une meilleure compréhension du monde: environnement, droits de l’Homme, condition animale, guerres.

Des sujets brûlants

Ce sont tous des films courts (une dizaine de minutes) qui plongent le spectateur dans une réalité sociale ou culturelle spécifique. Ainsi, «6x9» transporte les spectateurs dans une cellule et leur fait vivre les dommages psychologiques que peut entraîner l’isolement carcéral aux États-Unis. Toujours aux États-Unis, «Across the Line» met le spectateur face à des militants anti-avortement tentant d’intimider les patientes d’un centre d’aide médical.

«Aftershock» nous emmène au Népal pour suivre le travail d’une ONG après le tremblement de terre de 2015, alors que «Clouds over Sidra» retrace le quotidien de Sidra, réfugiée syrienne de 12 ans dans le camp de Zaatari en Jordanie. C’est 5 ans après la catastrophe de Fukushima que les réalisateurs de «Vidas contaminadas» ont filmé les villages fantômes.

Tout autre sujet, «iAnimal» dénonce les abus de l’élevage industriel des animaux, «Indefinite» s’intéresse aux migrants mis en prison en Grande-Bretagne, «Notes on Blindness: Into Darkness» est basé sur le journal intime sonore de John Hull, écrivain devenu aveugle en 1983, et «Sergent James» est une expérience émotionnelle entre réalité et fiction dans le monde imaginaire de l’enfance.

Enfin, «The Cristal Reef» est une plongée dans les récifs coralliens au large de la côte italienne où l’on découvre de quelle façon le réchauffement climatique affecte les fonds marins.

C’est au Liberia que «Waves of Grace» fait témoigner une survivante d’Ebola alors que c’est à Londres dans «Witness 360: 7/7» qu’un témoin de l’attentat du métro de 2005 raconte.

Pour mieux comprendre

D’autre part, des interventions et des rencontres avec des professionnels de la discipline viendront encadrer les séances de visionnage. Ainsi, Frédéric Josué, président du think tank Uni-VR, et Myriam Achard, directrice de la communication du Centre Phi à Montréal, présenteront au public le potentiel qu’offre la réalité virtuelle (le 1er mars à 18h30).

Une table ronde s’intéressant au pouvoir d’empathie de la VR sera conduite par Mandy Rose (Université de Bristol), Sandra Rodriguez (professeur au MIT), Thomas Hecquet (Animal Equality, Stuttgart), Jeremy Sahel (DA Prod, Paris), Cody Karutz (réalisateur, Los Angeles), Darren Emerson (réalisateur, Londres). Les questions de la prise de décisions artistiques et cinématographiques en réalité virtuelle pour les contenus engagés et de problèmes éthiques soulevés par ce nouveau médium seront débattues (le 9 mars à 19h).

Enfin, une conférence s’intéressera aux questions de financement et de promotion des créations en réalité virtuelle. Elle rassemblera Julie Bergeron (Festival de Cannes), Fred Baus (Realab, Luxembourg), Olivier Pesch (producteur, réalisateur, Luxembourg) et Morgan Bouchet (Groupe Orange, Paris). Il sera question des opportunités financières actuelles et futures au niveau de la production de films en 360° ainsi que les questionnements concernant l’implication du grand public (le 11 mars à 14h30).

Pavillon réalité virtuelle, du 1er au 12 mars au Casino Luxembourg, sauf les mardis.

Entrée libre.