Les derniers chiffres du chômage, diffusés par Pôle Emploi et l’INSEE en France, viennent semer un peu plus d’inquiétude encore dans la région limitrophe du Grand-Duché. Celle-ci, secouée par les remous de la sidérurgie notamment, est déjà une des plus frappées par le chômage dans l’Hexagone.

Fin janvier 2013, on recensait 168.840 demandeurs d’emploi (toutes catégories confondues) en Lorraine. L’évolution du chômage va proportionnellement plus vite dans cette région que dans les autres de France métropolitaine.

La Moselle et la Meurthe-et-Moselle surtout

Selon Pôle Emploi, la hausse du nombre de demandeurs a été la plus forte en Moselle (+2,1 %) devant la Meurthe-et-Moselle (+1,8 %), la Meuse (+1,4 %) et les Vosges (+ 0,4 %). On voit que les départements limitrophes du Luxembourg sont manifestement plus touchés. Les hommes (+2,3 %) sont davantage concernés que les femmes (+0,9 %), les moins de 25 ans (+10,9 % sur un an) et les 50 ans et plus (+ 16,3 % sur un an) surtout. Et ce, même si, en chiffres absolus, la catégorie des 25-49 ans représente environ 60 % du nombre de chômeurs en Lorraine.

Peut-on déceler un impact, direct ou indirect, des coups de froid sur l’économie luxembourgeoise dans ces chiffres lorrains ?

Retours du Luxembourg ?

Difficile à tracer de manière absolue, puisque Pôle Emploi ne tient pas une comptabilité précise des « retours du Luxembourg ». Mais, avec plus de 78.000 résidents français recensés comme travailleurs frontaliers au Grand-Duché, il est probable que l’effet tampon, bénéfique depuis des années, joué par le Grand-Duché sur l’emploi lorrain, se fasse sentir à la baisse aussi. Quand une entreprise supprime des postes au Luxembourg, il y a toujours des frontaliers frappés en première ligne.

Sans pouvoir établir un lien statistique de cause à effet, on observe quand même que, selon Pôle Emploi Lorraine, les entrées pour licenciements économiques sont en hausse de 6,5 %, de même que les premières entrées (+6,2 %).

De nouvelles données en juin

Mais on relève aussi que les entrées pour fin de CDD (contrat à durée déterminée) diminuent de 1,2 %, les entrées pour fin de mission d’intérim étant même en chute de 2 %.

Dans le même temps, Pôle Emploi souligne une baisse sensible des offres d’emploi collectées, de l’ordre de 3,6 % sur les trois derniers mois. Ce qui représente une diminution alarmante (-19 %) par rapport au même trimestre de l’année précédente.

En juin 2012, il y avait, selon le Statec, 78.360 salariés frontaliers résidents en France qui travaillaient au Grand-Duché, soit 1.396 postes supplémentaires par rapport au mois de juin 2011. Les données de juin 2013 permettront d’établir un comparatif utile.