Yvonne O'Reilly, co-présidente du jury. (Photo: Olivier Minaire)

Yvonne O'Reilly, co-présidente du jury. (Photo: Olivier Minaire)

Madame O'Reilly, comment se sont déroulés les débats au sein du jury?

«Les discussions ont été très dynamiques, très engagées, très concentrées. Dans ce jury, ce qui est très spécial, c’est que c’est un groupe de professionnels confirmés des ressources humaines, des consultants, des praticiens des ressources humaines, mais également des chercheurs, des personnes avec un bagage plus académique. Donc nous avons véritablement un mélange très intéressant d’intelligence, d’expérience et de capacité de jugement. Et chacune de ces caractéristiques a été utile au moment du choix.

Le choix a-t-il été difficile?

«Le choix a été difficile, oui… Et l’équipe était plutôt ravie que ce le soit! Nous avons été très impressionnés par la variété des projets soumis, ainsi que la qualité des initiatives présentées… Et le jury a vraiment pris à cœur de respecter le travail que représentaient tous ces dossiers. On a fini par réussir à ‘construire’ un résultat, même si la discussion a, encore une fois, été intense… Le fait d’arriver à un Top 10 a été quelque part un soulagement pour nous tous.

La variété des profils des jurés a-t-elle eu une influence sur leur point de vue personnel?

«Bien sûr! Et c’est l’avantage d’avoir un jury réuni en session plénière pour décider du palmarès. Nous avions anticipé qu’il y aurait des perspectives différentes selon chaque membre du jury, les apports complémentaires de chacun. Mais je suis plutôt contente de pouvoir dire que nous nous étions donné une mission au début: véritablement arriver à un consensus. Tout le monde écoutait son voisin, il y avait de la bonne volonté et surtout l’envie de chacun de se laisser influencer par l’intelligence du groupe, comme par celle de son voisin. Tout cela a joué et a permis d’avoir un Top 10 d’une qualité excellente.

Quels sont les critères qui ont permis de choisir les derniers lauréats du Top 10?

«Vous savez, dès le dépôt des candidatures, nous avions des critères: ceux des dossiers, qui guidaient les candidats. Au commencement de la session plénière, nous avons commencé par nous les remémorer. Le jeu était donc clair pour tout le monde: le jury, comme les entreprises candidates. Dès le début du processus, nous nous y sommes référés. Et donc oui, des critères comme l’innovation ont été importants. Le résultat pour le client, la valeur ajoutée et les preuves de cette valeur ajoutée ont également constitué un critère de sélection. Il y avait d’autres éléments, comme la méthodologie employée, le feedback du client, la créativité… Ils ont chacun joué le rôle de points de repère dans nos discussions, pour rester dans la ligne de ce que nous voulions au début.

Comment la ‘communauté RH’ du Luxembourg a, selon vous, considéré le Grand Prix?

«Ce que je peux dire, en tant que représentante du POG dans le jury – et je l’ai remarqué avant la session plénière –, c’est qu’il y avait, de la part des candidats, beaucoup de curiosité, d’enthousiasme et même, d’une certaine manière, de l’excitation… Ce que je sais également, c’est qu’il y a eu de très nombreuses et très bonnes initiatives qui ne se sont pas présentées cette année, mais qui seront vraisemblablement là l’année prochaine, pour la 2e édition du Grand Prix. Beaucoup de personnes nous ont parlé de leur intention de participer l’année prochaine, une fois qu’ils auront des résultats tangibles, des impacts prouvés et mesurables de leurs actions.

Donc je pense qu’il y a une véritable crédibilité, pour tout le Grand Prix. Si je peux me permettre de donner mon point de vue, je pense que ce concours va devenir très prestigieux, se positionner comme une récompense très recherchée dans les années à venir. Ce qui le rend particulier et lui permet d’apporter sa contribution aux pratiques des ressources humaines, c’est qu’il se concentre sur les efforts faits en équipe. Et ce sont les ‘équipes’ qui sont récompensées, plutôt qu’un fournisseur ou une entreprise en particulier. C’est le projet qui compte, le travail entre des clients et des prestataires.
Le Grand Prix est beaucoup plus concentré sur la mise en place de solutions RH qui comptent, de réponses qui font la différence. Partant de là, il n’y a pas de véritables limites à ce qu’un projet peut apporter. Sans oublier que de mon point de vue, pour chaque projet innovant qui se présente, il y en a plusieurs autres derrière qui méritent d’être bien placés dans la course…

Une bonne idée en amène d’autres. Je pense, je suis convaincue que le Grand Prix va créer beaucoup d’opportunités dans les mois à venir. Tout le monde va pouvoir découvrir les gagnants, leurs résultats, la nature de leurs initiatives, et leur emprunter leurs bonnes idées, aller plus loin, pour le bien des entreprises.»

 

Points de vue - Les RH ne connaissent pas la crise…

Parmi les membres du jury du Grand Prix paperJam – Ressources Humaines 2010, un certain nombre d’entre eux exercent leur activité à l’étranger. C’est le cas, par exemple, du co-président Pierre Louart (président du Réseau des Instituts d’Administration des Entreprises en France), de Mohamed Bayad et
Dominique Sartori (enseignants-chercheurs à l’Université de Nancy 2) ou encore de Marc Sniukas (senior consultant chez Doujak Corporate Consulting
à Vienne). Leurs points de vue, dans les débats, ont permis de mettre en perspective les pratiques RH du Grand-Duché avec celles d’autres pays européens. Lors de son allocution de la soirée de remise des prix, Pierre Louart a souligné combien, de son point de vue, les ressources humaines au Luxembourg «ne connaissaient pas la crise». La variété des projets, leurs échelles d’application variées et la créativité des solutions proposées n’ont rien à envier aux autres pratiques européennes. Si le pays n’a pas la taille de ses voisins, sa structure est aussi complexe et variée. Variété des cultures et des nationalités des employés, variété dans les tailles et les origines des entreprises, variété dans les défis à relever… autant de critères qui expliquent l’importance des ressources humaines, tout comme la créativité dans les solutions qui sont proposées. De l’aveu de tous les jurés, l’évaluation des projets a été à la fois passionnante et prenante, demandant de longues heures de travail, de compréhension et d’évaluation, pour pouvoir juger le plus précisément possible les projets proposés. C’est pourquoi nous nous permettons ici de remercier à la fois les candidats pour leurs efforts, mais également les jurés pour leur investis­sement en temps et en énergie.