Le Château du Bois d’Arlon, une perle dans un domaine boisé, aux portes du Luxembourg. (Photo : CBA)

Le Château du Bois d’Arlon, une perle dans un domaine boisé, aux portes du Luxembourg. (Photo : CBA)

C’est un château qui avait retrouvé son lustre. Et qui a depuis attisé bien des convoitises. Un homme d’affaires luxembourgeois vient d’en reprendre les destinées. Roby Schintgen (Sermelux à Kehlen) est derrière la société qui vient d’acquérir le Château du Bois d’Arlon. Pour 3 millions d’euros: 2,9 millions pour 27 hectares au cœur d’un domaine boisé, à la sortie d’Arlon, à quelques kilomètres de la frontière grand-ducale. Et 100.000 euros pour le fonds de commerce lié aux deux bâtiments de prestige, le Château du Bois d’Arlon, aménagé en hôtel luxueux, et son restaurant, les Jardins de la Conciergerie.

À l’heure actuelle, on ne connaît pas les intentions de M. Schintgen, qui manifestement souhaitait demeurer discret sur l’opération, quant au futur des lieux et des activités.

Une société belgo-luxembourgeoise

En revanche, la saga du Château du Bois d’Arlon, qui a depuis le début des parfums luxembourgeois, n’est sans doute pas totalement terminée. Même si, autorisée par jugement du tribunal de commerce d’Arlon, la transaction est bien finalisée. Un des curateurs de la faillite de la SPRL Château du Bois d’Arlon confirme que la seule offre dotée d’une garantie bancaire palpable déposée dans les délais (quelques heures avant la deadline du 28 février à minuit) a été retenue.

C’est la RS Namur Property SA, société belge, qui reprend la main sur le château et ses dépendances. RS, comme Roby Schintgen. Et l’adresse, à Arlon, correspond à celle de la SISAC (Société immobilière Seymerich-Arlon Callemeyn), soit la société qui commercialise le vaste ensemble immobilier constitué par l’ancienne caserne Callemeyn, transformée en résidence de standing dans un domaine militaire complètement revisité. Le tout sous la houlette de Sermelux.

Pavillon de chasse et chasse au pavillon

En fait, le Luxembourg est présent à tous les étages dans ce dossier. Il y a quelques années, le domaine du château du Bois d’Arlon avait été sauvé d’un triste destin par deux investisseurs, Fabienne Fontaine et Michel Mathieu, tous deux actifs dans des entreprises luxembourgeoises, promotion immobilière et édition publicitaire essentiellement. L’ancien pavillon de chasse de la famille Barbanson (liée à la naissance de l’Arbed), avait alors, au prix de gros travaux, retrouvé son aspect de château et développé une vocation hôtelière. Le duo Fontaine-Mathieu n’a pas réussi à faire décoller l’ensemble. Sa société belge a donc fait faillite. Mais le duo reste propriétaire des 190 ha de terrain boisé ceignant le château.

Le Luxembourg est aussi présent dans tous les candidats repreneurs qui se sont, de près ou de loin, manifestés auprès de la curatelle lors de la procédure de revente, en cours depuis juillet 2012. Un peu en vrac, on y retrouve des antennes luxembourgeoises de groupes d’investissement, parfois liés à des îles fiscalement complaisantes, à capitaux britanniques ou belges.

Intérêt récompensé

D’autres offres étaient sur la table. Celle d’un partnership luxembourgo-belgo-britannique, arrivée sur le tard, n’a pas été retenue faute d’avoir fourni la garantie bancaire dans les délais impartis.

Quant à Roby Schintgen, il avait manifesté son intérêt très tôt pour le Château du Bois d’Arlon, notamment via une offre déposée par Eco-Invest. C’est à lui, par un autre biais, que reviennent les clés du château.