Les membres qataris du conseil d’administration de Cargolux ont pesé de tout leur poids dans la nomination du nouveau CFO. (Photo : Luc Deflorenne/archives)

Les membres qataris du conseil d’administration de Cargolux ont pesé de tout leur poids dans la nomination du nouveau CFO. (Photo : Luc Deflorenne/archives)

Frank Reimen, CEO de Cargolux, a beau répéter qu’il « ne faut pas surestimer les changements à attendre au niveau de la gouvernance suite à l’entrée de Qatar Airways dans le capital » de la société qu’il dirige, il deviendra de plus en plus difficile pour lui de convaincre les observateurs: l’ancien CFO de Qatar Airways s’apprête à gérer les comptes – déjà dans le rouge – du leader européen du tout cargo.

Richard Forson deviendra bien CFO de Cargolux en remplacement de David Arendt, en partance pour d’autres cieux (il prend la direction du port franc voisin). La date de prise de fonction n’a pas été dévoilée. Ce nouveau CFO arrive tout droit de l’industrie américaine de l’énergie et de l’aérospatial, et plus exactement du groupe Wamar International en Californie, où il était chief operational officer.

Dans les valises d’Al Baker

Mais auparavant, entre 2003 et 2005, il occupait le poste de chief financial officer de Qatar Airways… Il avait été recruté par Akbar Al Baker, alors déjà CEO de la compagnie du Golfe et dorénavant, aussi, membre du conseil d’administration de Cargolux. Richard Forson viendra donc serrer la vis pour mieux contrôler les dépenses de la société luxembourgeoise, aujourd’hui déficitaire.

L’État perd donc un pion dans l’échiquier de la direction de son champion du fret aérien, qui subit une secousse de plus après avoir appris ce 9 décembre que son VP Sales & Marketing, Robert Van de Weg, devra honorer une peine de 13 mois de prison prononcée à son encontre par la justice américaine pour entente sur les prix.

La position de Frank Reimen est-elle consolidée ou fragilisée ? Difficile de savoir si l’envoyé de Qatar Airways est une concession faite par l’État, représenté au capital de Cargolux par son premier actionnaire Luxair, pour protéger l’actuel CEO, ou si la mainmise de l’État sur la société est en train de s’effondrer totalement. À suivre donc.