Le projet de loi pour assurer la promotion de la langue nationale a été voté à l’unanimité par le Parlement en juin dernier. (Photo: Maison Moderne / Archives )

Le projet de loi pour assurer la promotion de la langue nationale a été voté à l’unanimité par le Parlement en juin dernier. (Photo: Maison Moderne / Archives )

Le 27 juin dernier, le Parlement a voté à l’unanimité un projet de loi pour assurer la promotion de la langue nationale. La loi a été officiellement signée le 20 juillet, pour une prise d’effet à partir de ce mardi.

Le but de cette loi est de promouvoir la langue luxembourgeoise «de manière intensive au cours des deux prochaines décennies». Pour ce faire, un directeur du Centre pour la langue luxembourgeoise et un commissaire à la langue luxembourgeoise sont actuellement recherchés.

Une «Académie française» luxembourgeoise

Deux offres d’emploi ont en effet été diffusées ces derniers jours (en luxembourgeois) dans les journaux et sur le site govjobs.public.lu. Le poste de directeur du Centre pour la langue luxembourgeoise – «Zenter fir d’Lëtzebuerger Sprooch» – est rattaché au ministère de la Culture. Seules les personnes de nationalité luxembourgeoise peuvent y prétendre.

«Le poste de directeur est une fonction plus administrative. Le centre sera en fait un centre culturel, tous les pays ont une telle structure, comme l’Académie française chez nos voisins, par exemple», explique Pierre Reding, premier conseiller du gouvernement au ministère de l’Éducation nationale.

Protéger la langue

Parmi les compétences requises pour le poste de directeur, il est notamment demandé aux candidats d’avoir une longue connaissance de l’organisation des services étatiques, ou encore d’être un acteur de terrain qui connaît parfaitement la langue. Le poste s’adresse aux titulaires d’un master ou d’un diplôme équivalent dans les ressources humaines, dans le groupe de traitement A1.

«Notre but est de continuer à promouvoir le multilinguisme, qui fait la force du Luxembourg, mais nous souhaitons également protéger et garder une sorte de patrimoine de la langue luxembourgeoise. Il nous fallait une instance comme ce centre qui s’occupe de la langue, pour la renforcer et la réguler», appuie Pierre Reding.

Deux ministères de tutelle

Le deuxième poste à pourvoir est celui de «commissaire pour la langue luxembourgeoise», qui, lui, est rattaché au ministère de l’Éducation nationale. Peuvent candidater les personnes des groupes de traitement A1, A2, et B1, là encore de nationalité luxembourgeoise. «Son ministère de tutelle est différent de celui du directeur du centre, parce que nous sommes plus dans le domaine de l’apprentissage.»

Parmi les missions indiquées dans l’offre de l’emploi, le commissaire pour la langue luxembourgeoise aura notamment à réaliser «l’orientation et la coordination du plan adopté par le gouvernement et en faire rapport à celui-ci», mais il devra également proposer «au gouvernement un plan d’action de la politique de promotion de la langue luxembourgeoise».

Une dotation de 50.000 euros

Pour ces deux postes, la date limite de candidature est fixée au 24 août prochain. En pratique, la loi du 20 juillet fixe une dotation «dans l’intérêt du fonctionnement du Centre pour le luxembourgeois» à 50.000 euros. «C’est un montant qui vient en sus du budget déjà dédié à la promotion de la langue», précise Pierre Reding.

Pour rappel, concernant l’historique de la situation linguistique au Luxembourg, c’est la loi du 24 février 1984 qui consacre, pour la première fois, «l’identité luxembourgeoise (qui existe désormais et surtout après la Seconde Guerre mondiale) en constatant que le luxembourgeois est la langue nationale. La loi de 1984 reconnaît les trois langues du Luxembourg, le luxembourgeois, le français et l’allemand, comme des langues officielles», selon le ministère des Affaires étrangères et européennes.