La visite du président Hollande en mars dernier a remis en lumière des liens économiques déjà solides entre la France et le Luxembourg. (Photo: Christophe Olinger / archives)

La visite du président Hollande en mars dernier a remis en lumière des liens économiques déjà solides entre la France et le Luxembourg. (Photo: Christophe Olinger / archives)

C’est un départ sur les chapeaux de roues pour le BCFL. Le 24 juin prochain, à Paris, le Business Club France - Luxembourg fera sa première «sortie» officielle, avec la mise en ligne de son site web dédié, parrainée par le Premier ministre Xavier Bettel.

Mais ce très officiel et pragmatique Business Club franco-luxembourgeois a vu son acte de naissance signé le jeudi 25 mai et, déjà, les membres se pressent au portillon parisien. «Il y a déjà 55 adhésions actées. Et beaucoup de demandes à traiter», se réjouit Laurence Sdika, désormais secrétaire générale du BCFL, porteuse de la double casquette de l’attachée économique et commerciale à l’ambassade du Grand-Duché de Luxembourg en France, représentant les Affaires étrangères et la Chambre de commerce – Laurence Sdika est à Paris depuis 18 mois, avec mission de porter le dynamisme de l’économie luxembourgeoise et du pays.

Tout est parti de la volonté de promouvoir le Luxembourg avec pragmatisme, de couvrir la relation d’affaires entre les deux pays en «décomplexant la relation» pas toujours exempte de caricatures à la vie dure et, en s’insérant dans une logique d’image affinée du Luxembourg (contribution au nation branding), de mettre en place une plateforme dynamique.

Un engagement réel, des liens forts

Si le lien est historique entre la Grande République et son petit voisin grand-ducal, le lien économique est quotidien et déjà très costaud. Mais les perspectives sont encore énormes, surtout à considérer les pôles de compétences que met en avant le Luxembourg. Avec la visite de François Hollande en mars dernier, l’impression s’est manifestement renforcée. Après des séminaires et des événements d’échanges, au Luxembourg et en France, le tissu entrepreneurial s’est nourri de nouveaux contacts et de nouvelles synergies.

Et donc le Business Club France - Luxembourg, d’emblée, séduit. «L’idée est vraiment de susciter auprès des candidats à l’adhésion un engagement réel et de créer une communauté très représentative du business. Les conditions pour devenir membre tiennent compte, statutairement, d’un lien existant ou sérieusement envisagé», souligne Laurence Sdika.

Cet engagement d’entreprises françaises au Luxembourg ou cet intérêt luxembourgeois pour la France se voient validés par les instances dirigeantes du BCFL. Et un filtre supplémentaire est posé avec le prix de la «carte de membre», 160 euros l’an pour une société, 90 euros pour une personne physique (les membres 2015 paient du coup moitié prix, pour six mois).

Stratégie géographique multisectorielle

«Il y a déjà eu quelques refus», souffle la secrétaire générale, qui a été confrontée à des dossiers de demandes trop vagues ou pas assez ancrés dans le terreau réel de l’économie.

Géographiquement et stratégiquement, on notera que, sur le versant français du partenariat, Monaco est couverte (par la mission de représentation diplomatique et économique). Et que, par exemple, le club a déjà attiré une demande suisse, en lien avec la France et le Luxembourg.

Rayon secteurs d’activité, «il y a une belle diversité à couvrir», note Laurence Sdika.

Gouvernance et équilibre

Rayon gouvernance, le conseil d’administration du BCFL se compose des membres de droit, Paul Dühr, l’ambassadeur du Luxembourg en France, Carlo Thelen (directeur général de la Chambre de commerce) – tous deux vice-présidents du CA -, Laurence Sdika (secrétaire générale) et Guillaume Colin (conseiller à l’ambassade du Grand-Duché à Paris, trésorier du BCFL).

Le président du conseil d’administration est issu des membres élus, en l’occurrence Christopher Baldelli (président du directoire de RTL France), tout comme le Premier vice-président, Marc Poncé (directeur général de Sodexo Luxembourg). Les administrateurs comptent aussi Nick Stubbs (directeur général de SES Astra France), François Rémy (directeur général d’Auchan Luxembourg) et Robert Dennewald, entre autres président de la Fedil et de la commission «international» de la Chambre de commerce.

Un bel équilibre, que l’on retrouve aussi dans les personnes qui ont été sollicitées pour être membres d’honneur. Le prince Jean de Luxembourg et Stéphane Bern ont déjà accepté le rôle.

  

Cap sur Nice

On notera encore que, le 24 juin, juste après l’inauguration parisienne, une délégation du BCFL mettra le cap sur la Côte d’Azur pour rejoindre la mission économique pilotée par la Chambre de commerce avec, en point de mire, les perspectives multiples d’une passerelle transfrontalière et du salon «Innovative City» de Nice.

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