Européens et Britanniques (ici une rencontre entre Emmanuel Macron, Theresa May et Jean-Claude Juncker en marge d’une réunion du G7) veulent afficher une volonté de dialogue. Mais défendent leurs intérêts en parallèle. (Photo: Commission européenne/Services audiovisuels)

Européens et Britanniques (ici une rencontre entre Emmanuel Macron, Theresa May et Jean-Claude Juncker en marge d’une réunion du G7) veulent afficher une volonté de dialogue. Mais défendent leurs intérêts en parallèle. (Photo: Commission européenne/Services audiovisuels)

Les agendas semblaient alignés. Mais les prises de position en public et les échos des coulisses font apparaître des difficultés subsistantes. Le 21 août dernier, le négociateur en chef pour l’Union européenne, Michel Barnier, et le ministre britannique en charge du Brexit, Dominic Raab, se montraient rassurants.  

Les négociations seront «permanentes», avaient-ils déclaré pour marquer une volonté d’aboutir à un accord sur les conditions de sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, le 29 mars prochain. Date retenue: le 18 octobre.

C’est en effet le jour de la tenue d’un Conseil européen qui a été choisi pour arrêter une position acceptable pour les deux parties. Mais Bloomberg relate ce mercredi un autre scénario. Selon une source proche du dossier, l’échéance du 18 octobre ne pourra être tenue et sera reportée à mi-novembre.

L’Afrique pour compenser l’UE

Dans le même temps, le gouvernement britannique a déjà publié des guidances pour aider les entreprises de différents secteurs à se préparer à un «no deal». Les rapports économiques entre le Royaume-Uni et l’UE tomberaient sous les règles de l’Organisation mondiale du commerce.

Le voisin britannique, un simple pays tiers? «Ce ne serait pas la fin du monde», indiquait dimanche Theresa May. La Première ministre britannique souffle le chaud et le froid en affichant, d’une part, sa volonté d’aboutir à un accord, tout en envoyant des signaux favorables aux partisans du «hard Brexit», d’autre part.

Londres se prépare d’ailleurs activement à une telle éventualité. Selon Les Échos, 130 millions d’euros viennent d’être débloqués pour lancer une alternative britannique au système de navigation par satellite européen, Galileo.

Mardi 28 août, Theresa May a annoncé un «come-back» du Royaume-Uni en Afrique. Le continent est vu par le gouvernement britannique comme un partenaire de premier plan pour compenser d’éventuelles pertes avec l’UE suite au Brexit. «Que le Royaume-Uni devienne le premier investisseur des pays du G7 en Afrique d’ici à 2022», tel est le souhait de Theresa May, exprimé au Cap en Afrique du Sud et relayé par le monde. 

4,4 milliards d’euros seront investis pour soutenir l’emploi des jeunes, a annoncé Theresa May, qui estime que «les défis auxquels l’Afrique est confrontée dépassent la seule Afrique».

Un «no deal» comme scénario

Côté européen, certains pays se préparent activement à une sortie sans accord. Selon Atlantico, le président français, Emmanuel Macron, espère toujours une issue positive. 

Son gouvernement travaille concrètement pour diminuer les effets indésirables du Brexit. 

«Le Premier ministre a chargé les ministres de préparer les mesures de contingence qui seraient nécessaires dans leur champ de compétences pour atténuer les difficultés liées à ce défi inédit», a indiqué Matignon dans un communiqué. 

À quelques semaines de l’échéance des négociations, on voit mal comment certaines frictions pourraient être évitées.