Les millennials ont de nouvelles attentes qu’il faut adresser, pointe Anouk Agnes. (Photo: Luc Deflorenne / archives)

Les millennials ont de nouvelles attentes qu’il faut adresser, pointe Anouk Agnes. (Photo: Luc Deflorenne / archives)

Il fait peu de doute que les conséquences – encore floues d’un point de vue technique et opérationnel – animeront les discussions de l’édition 2016 de la London Conference organisée par l’Association luxembourgeoise des fonds d’investissement (Alfi). Avec plus de 1.200 inscrits, l’événement, qui se déroule tout au long de la journée de ce mardi, apparaît comme l’un des moments incontournables pour l’association. Un événement forcément teinté par la future sortie de l’Union européenne du Royaume-Uni.

«Nous organisons une conférence chaque année à la même période, note Anouk Agnes, deputy director general de l’Alfi. Ce n’est pas le Brexit qui a défini l’agenda, mais il est évident que lorsque nous avons commencé à parlé du programme il y a six mois, nous savions déjà que nous ne pourrions pas ne pas en parler.»

Nous remarquons en Europe et aux États-Unis des tendances vers la protection des marchés nationaux.

Anouk Agnes, deputy director general, Alfi

Outre une intervention du ministre des Finances – à distance, pour cause de sommet Ecofin à Bruxelles –, de la présidente de l’Alfi Denise Voss, ou encore du régulateur, le Brexit et ses conséquences seront à l’ordre du jour d’une table ronde sur le futur de la gestion d’actifs. Mais il ne s’agit pas du sujet à l’agenda du secteur.

«Le Brexit est un sujet parmi d’autres, qui ont une influence sur le fonctionnement de l’industrie et la distribution en Europe», note Anouk Agnes. Nous remarquons qu’en Europe et aux États-Unis, il y a des tendances vers la protection des marchés nationaux, dont le Brexit est en partie le résultat au Royaume-Uni. Étant donné que le Luxembourg vit du modèle ‘cross-border’, ces tendances peuvent avoir une vraie influence sur nos activités.»

Convaincre les millennials

Anne Richards, chief executive de M&G Investments, qui a choisi le Luxembourg comme point de chute, participera aussi à la table ronde durant laquelle les changements de la demande des investisseurs seront également évoqués. 

«La nouvelle génération des investisseurs a une approche différente, il faut donc s’adapter à leurs demandes, notamment en utilisant les nouvelles technologies», note Anouk Agnes. «Beaucoup de millennials n’éprouvent plus le besoin d’avoir recours à un conseiller physique, mais veulent comprendre en temps réel, ils demandent aussi beaucoup plus de transparence sur le comportement responsable des fonds.» 

Le Brexit n’est définitivement pas le seul paramètre à maîtriser pour l’industrie des fonds luxembourgeoise, si elle veut poursuivre sur une voie qui semble quasiment royale, avec des actifs sous gestion qui s’approchent irrémédiablement du seuil symbolique des 4.000 milliards d’euros, selon les derniers chiffres publiés à la fin mars.