Building information modeling. Pour faire simple, BIM. Derrière cet acronyme, c’est la culture même du BTP qui se trouve bousculée. La conception des bâtiments n’est plus seulement l’affaire de plans, papier ou numériques: l’ensemble de la construction est modélisé en 3D afin de visualiser les volumes, les espaces, la circulation interne au sein de la construction.
Les apports du BIM ne s’arrêtent pas là. La maquette numérique intervient durant toute la vie des infrastructures, facilitant les opérations de gestion et d’entretien. La technologie BIM constitue par ailleurs un véritable outil collaboratif qui redéfinit les rapports et les échanges entre les différents acteurs et corps de métiers qui interviennent sur un chantier. Quiconque a déjà pu observer un rapport de suivi de chantier mesure la complexité de la tâche et la rigueur nécessaire pour coordonner l’action de chacun des maillons de la chaîne.
La modélisation numérique permet de transmettre les bonnes informations aux bons interlocuteurs et au bon moment. Meilleure coordination, meilleur suivi des transferts de responsabilité sur le chantier, le BIM ouvre la voie au développement d’applications collaboratives. Entre le maître d’ouvrage, le maître d’œuvre, l’entreprise générale, les sous-traitants, ce sont en général près de 50 entreprises qui interviennent sur un projet d’envergure.
Autant de professionnels appelés à coordonner leurs actions, mais qui souvent utilisent chacun leurs propres outils de suivi et de reporting. En standardisant les outils, le BIM favorise la communication et la traçabilité des opérations et des responsabilités. L’accès permanent et sécurisé aux données contribue à réduire les risques de malfaçons, mais aussi à optimiser la sécurité des personnes travaillant sur les chantiers.
La technologie fait baisser les coûts de construction
Le BIM a également un impact sur l’équipement des professionnels du bâtiment. Pour prendre le tournant du numérique, ces entreprises longtemps taxées de conservatisme doivent s’équiper d’ordinateurs ou de tablettes tactiles spécifiques. Ces terminaux durcis présentent la particularité d’être parfaitement étanches à l’eau et à la poussière, résistants aux chutes, aux fortes chaleurs et dotés d’écrans quasiment incassables.
Et malgré des impératifs de robustesse rares dans l’industrie, les professionnels du BTP ont besoin que leurs compagnons numériques soient légers, autonomes, bref, adaptés aux usages de terrain et au transport dans un véhicule. Sous l’impulsion du BIM, mais aussi de l’impression 3D, la transition numérique promet d’impacter la productivité des entreprises du BTP et de faire baisser les coûts de construction.
Selon une étude réalisée par le Conseil national de l’Ordre des architectes français, le recours au BIM s’accélère. Réservée à 0,49% des constructions en 2013, cette technologie est utilisée aujourd’hui dans 8,10% des projets.