Pour marquer le coup d’une décennie passée au Kirchberg et le 60e anniversaire de l’hôpital qui fut fondé sous régime privé par le docteur du même nom, route d’Arlon, son équipe dirigeante actuelle avait choisi durant les derniers mois de mettre le parcours de 10 femmes qui y sont nées à l’honneur.
Le reflet de parcours de vie qui ont débuté à la «Clinique de la femme», spécialisée dans les domaines de la gynécologie et de l'obstétrique, ainsi qu’aux cancers dont souffrent spécifiquement les femmes.
En 10 ans, ce sont d’ailleurs 24.228 bébés qui sont nés au Kirchberg. Depuis son arrivée sur le plateau, l’hôpital, qui était passé en 2002 sous l’égide de la Fondation François-Elisabeth, a été incorporé en 2014 dans le nouveau groupe hospitalier des Hôpitaux Robert Schuman (HRS).
Dans le même temps, différentes évolutions médicales et/ou techniques ont permis d’affiner toujours plus les diagnostics, au profit des patients. «Le diagnostic prénatal grâce à l’ADN dans le sang maternel nous permet de déceler d’éventuelles anomalies et de prévoir la prise en charge en conséquence», indique en guise d’exemple le docteur Dr Christiane Kieffer, directrice médicale de la Clinique Bohler.
Alors que le nombre de prématurés n’a pas diminué depuis 10 ans, d’autres phénomènes, en lien avec l’évolution de la société, peuvent être observés. «Nous notons une augmentation importante des grossesses tardives, après 35 ans», ajoute le Dr Kieffer. «Nous accueillons aussi un grand nombre de familles monoparentales ou recomposées, ainsi que des couples en situation difficile ou fragile. Ceci nécessite un important travail d’accompagnement médical, mais aussi social et psychologique en relai.»
Un avenir digital
Maintenir la chaîne de spécialistes autour du patient est un défi, en faire un véritable acteur de son traitement et de la préservation de sa santé en est un autre. Les possibilités offertes par un monde de plus en plus digital pourraient permettre de progresser dans cette voie.
«L’information, qu’elle soit médicale ou non, est accessible à tout le monde», ajoute le Dr. Kieffer. «L’avenir est synonyme d’un travail en réseau, médical et paramédical, pour la prise en charge du patient. Il faut ici distinguer la médecine personnalisée qui consiste à cibler un traitement en fonction des caractéristiques du malade, par exemple ses facteurs génétiques, d’une implication du patient qui va au-delà du traitement, mais passe aussi par des notions d’hygiène et de mode de vie via les informations correctement délivrées.»
Partie prenante de la mise en place du dossier de soins partagé (DSP) de l’agence eSanté, la Clinique entrevoit donc l’avenir avec modernité.
«Nous avons voulu rendre hommage aux femmes dans notre soirée anniversaire, c’est assez naturel, mais un de nos soucis et aussi d’impliquer les papas et les familles dans la venue au monde des bébés. Nous menons pour cela différentes actions comme des ateliers où les papas peuvent s’exprimer avant la naissance de leur enfant.»
Une évolution positive qui montre encore certaines limites, comme le peu d’usage du congé parental chez les hommes, pas tant pour des raisons économiques que par crainte de voir leur évolution de carrière remise en question par ce choix.
À noter que la célébration des 10 ans de la Clinique Bohler, qui a lieu ce vendredi 8 janvier 2016 à la Philharmonie, pourra être suivie en direct via le site web de la Clinique www.cbk.lu et le site dédié www.cbk.lu/10-ans-bohler à partir de 18h30.