Vítor da Silva Caldeira, entouré à gauche du membre luxembourgeois de la Cour des comptes européenne, Henri Grethen, et du secrétaire général, Eduardo Ruíz García. (Photo: DR/Paperjam)

Vítor da Silva Caldeira, entouré à gauche du membre luxembourgeois de la Cour des comptes européenne, Henri Grethen, et du secrétaire général, Eduardo Ruíz García. (Photo: DR/Paperjam)

C’est une Cour des comptes européenne en pleine évolution qui s’est présentée mardi devant la presse pour le traditionnel exercice de rapport annuel. L’an dernier, 91 rapports et avis (77 en 2013) ont été rendus par l’institution (91) qui emploie 882 personnes à Luxembourg, dont 561 auditeurs. La Cour a aussi émis de nombreuses recommandations quant à l’amélioration de la gestion financière de l’UE et le renforcement de l’obligation de rendre des comptes. Elle se félicite d’ailleurs que 69% de ses quelque 600 recommandations formulées entre 2011 et 2014 aient été mises en œuvre.

Mais la Cour des comptes doit composer avec plusieurs changements au niveau de l’encadrement des finances européennes, dont le nouveau cadre prudentiel du secteur bancaire qui veut que la Banque centrale européenne supervise directement une série de banques systémiques. Les élections européennes ont aussi entraîné de nouvelles impulsions et la définition du cadre financier 2014-2020 des dépenses publiques européennes.

Rationaliser le fonctionnement

Et la Cour, par la voix de son président Vítor da Silva Caldeira, de militer pour une culture de la performance plutôt que de simple dépense des fonds alloués par crainte de ne plus en disposer à nouveau par la suite.

La Cour des comptes entend montrer l’exemple en quelque sorte. Sa stratégie 2013-2017 vise à maîtriser ses dépenses (même si celles-ci, de 132,9 Mios euros, ne représentent que 0,093% des dépenses totales de l’UE) et à optimiser ses ressources.

«Nous allons rationaliser nos processus d’audit, les rôles et responsabilités de ceux qui interviennent dans nos travaux pour délivrer nos rapports dans un délai le moins long possible, car pour avoir un impact vous devez être présent au moment utile», ajoute Vítor da Silva Caldeira.

Nous voulons nous concentrer sur des audits à valeur ajoutée.

Vítor da Silva Caldeira, président de la Cour des comptes européenne

Garder un œil sur le plan Juncker

La Cour des comptes veut aussi trouver sa place dans le contexte du lancement dudit plan Juncker initié par le président de la Commission européenne pour donner un coup de fouet à la croissance européenne. 

Si le ton est mesuré, la Cour entend bien garder un œil sur la manière dont le Fonds européen pour les investissements stratégiques, au cœur du plan Juncker, fonctionnera. Elle a eu l’occasion de faire part de ses doléances lundi à Jean-Claude Juncker.  

«Nous avons besoin de faire en sorte que les risques pour la gestion de ce fonds soient maîtrisés, ajoute Vítor da Silva Caldeira. Nous devons clarifier la gouvernance et la responsabilité entre la Banque européenne d’investissement et la Commission européenne.»

Et les auditeurs européens de demander que les activités financées par le fonds (doté de 300 milliards d’euros) soient également placées sous leur contrôle.