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Bart Lombaerts (membre du jury):<br/>«Sixty Six a créé une nouvelle façon de consommer du vin»  

Les Domaines de Vinsmoselle, qui fêteront leurs 45 ans en 2011, regroupent aujourd’hui les Caves de Greiveldange, Grevenmacher, Remerschen, Stad­bredimus, Wellenstein et le Centre d’élaboration des Crémants Poll-Fabaire à Wormeldange. Avec un vignoble qui s’étale sur plus de 800 ha et une quote-part d’environ deux tiers de la production viticole nationale, ils constituent le plus important producteur de vins et de crémants du pays.

Raison de plus pour ne pas négliger le lancement d’une nouvelle marque de vin, surtout lorsque celle-ci rompt avec les codes traditionnels, s’adressant à un public plus jeune (mais âgé de plus de 18 ans, évidemment…).

L’initiative était d’autant plus inédite que le produit, en lui-même, est une pure nouveauté, car composé d’un «assemblage» de cépages (en privilégiant néanmoins le pinot) et non pas créé en «mono-cépage» comme le sont ses illustres devanciers (auxerrois, riesling, pinot gris, pinot noir…). Désacraliser le vin et le rendre «facile à consommer»: telles étaient les intentions des Domaines.

«La création de ce nouveau vin est le résultat d’études de marché sur la consommation des vins, auprès des jeunes, ainsi que le changement de la loi nous permettant l’assemblage de cépages», indique Ruth Herber, directrice commerciale de Domaines de Vinsmoselle.

Pour mener à bien ce projet, l’agence Binsfeld a pris le parti de créer une marque orale et visuelle à la fois, ayant un rapport avec le nombre de caves des Domaines de Vinsmoselle (six…) et l’année de création de la coopérative (1966)… Ainsi est née Sixty Six, marque phonétiquement agréable, jeune, dépourvue de sophistication et légèrement mystérieuse. Le tout supporté par un packaging qui reprend les éléments chers à Vinsmoselle (notamment l’étiquette en biais), tout en s’inscrivant volontairement dans le monde de la nuit et de la fête.

«La cible, ce sont des non- initiés, indique Marc Haas, account manager chez Binsfeld. Avec ce vin, on ne peut pas se tromper. Tout a été simplifié: pas de cépage, pas de lieu-dit, pas de millésime et même pas de bouchon en liège, donc pas de risque d’un vin bouchonné»D’abord lancé en blanc (plutôt sec) et rosé (légèrement pétillant), le Sixty Six a été complété par une gamme en vin rouge. Un trio gagnant, qui a rapidement plu au public cible – les jeunes – en misant sur une consommation en dehors des codes usuels.

En totalité, depuis la création de la marque, plus de 324.000 bouteilles, toutes couleurs et tous conditionnements confondus, ont été vendues.«En plus de créer une nouvelle marque, Sixty Six a créé une nouvelle façon de consommer du vin. Le packaging va dans ce même sens: coloré, jeune et cassant les règles utilisées dans le monde des vins. Sixty Six a vraiment créé sa propre niche», apprécie Bart Lombaerts, membre du jury du Grand Prix.«Ce qui est intéressant dans ce projet, c’est qu’il ne s’agit pas seulement de communication et de design, mais aussi d’un nouveau produit destiné à un marché inexploité, ajoute Marc Sniukas.