Patrick Briolotti (à droite), avec son binôme technique, Julien Bernard. (Photo: paperJam.lu)

Patrick Briolotti (à droite), avec son binôme technique, Julien Bernard. (Photo: paperJam.lu)

Monsieur Briolotti, vous avez été nommé expert pour le futur Centre Alpine qui accueillera ses premiers visiteurs et clients d’ici la fin du mois dans les locaux de Renault à Gasperich. Pour exercer quelle(s) mission(s)?

«Ce titre d’expert est exigé par la marque. Mais ce travail va au-delà de la vente seule du véhicule puisqu’il concerne aussi l’animation, l’organisation d’événements, et l’accueil du client. En résumé, être expert signifie être le ‘single point of contact’ pour le client.

Si la voiture a besoin d’un entretien, le client me téléphone, je fixe le rendez-vous avec lui, je l’accueille lorsqu’il arrive, sa voiture va à l’entretien, et je suis encore présent lorsque sa voiture repart pour lui expliquer ce qui a été fait.

On est sur une approche complètement différente de ce qu’on connaît pour les constructeurs généralistes. Il faut considérer l’expert comme étant le point de référence pour le client. Il y a ensuite un technicien certifié Alpine – un seul et unique pour le site de Luxembourg – qui lui va s’occuper de la voiture. Il est présent lors de la livraison du véhicule et lors de sa restitution lorsqu’il a été entretenu, pour expliquer ce qui a été fait et répondre aux questions du propriétaire si besoin.

C’est donc un service personnalisé que nous allons apporter au client Alpine.

Il y a déjà une passion qui s’installe autour de la marque.

Patrick Briolotti, expert Alpine Luxembourg

Quel a été votre parcours jusqu’ici?

«J’ai déjà une longue expérience et donc une bonne connaissance de ce qu’est le secteur automobile à Luxembourg. À travers deux sociétés de leasing d’abord, puis à travers deux concessionnaires que furent BMW et Volvo, qui font que j’ai une approche de ce secteur davantage premium que généraliste.

Et votre passage chez Alpine?

«Le directeur des ventes de Renault Luxembourg – Frédéric Paris – m’a contacté en m’indiquant qu’il souhaitait que nous nous rencontrions, pour me proposer cette fonction en pensant que j’étais la bonne personne.

Au-delà du plaisir, c’est un très beau challenge. D’autant que j’observe qu’il y a déjà une passion qui s’installe autour de la marque. On ne vient pas ici par curiosité. On vient parce qu’on veut une Alpine. On veut se démarquer, on veut prendre du plaisir au volant et on veut aussi une voiture polyvalente, utilisable au quotidien et qui va un peu faire tourner les têtes.

L’arrivée d’Alpine au Luxembourg avait été annoncée pour le mois de novembre. Ce planning a-t-il donc pris du retard?

«Ce planning ou ce programme a effectivement pris du retard, sur décision d’Alpine. Alors que les premières livraisons devaient intervenir fin 2017, tous les réservants des 1.955 premières voitures à livrer (1955 correspondant à l’année de la création de la marque, ndlr) ont reçu un courrier leur expliquant qu’on avait décidé de retarder un peu le programme, pour des raisons de contrôle qualité. La fabrication de l’Alpine a démarré ce jeudi même à Dieppe, à raison de 15 exemplaires par jour, et nous souhaitons que cette voiture soit juste impeccable.

Les premières livraisons vont donc intervenir au printemps pour les premiers réservants et se prolongeront jusqu’à l’été.

Ce n’est qu’après que débutera la production de ce que nous appelons les ‘job 2’, à savoir les modèles de série qui seront présentés à l’occasion du prochain salon automobile de Genève en mars.

Quelles différences y a-t-il entre les 1.955 premières Alpine produites et celles qui suivront?

Pour les premières – toutes réservées en cinq jours à travers l’Europe, alors qu’on s’était fixé un délai de 6 mois –, il n’y a pas eu la possibilité d’ajouter des options. C’est une édition numérotée de 1.955 véhicules et pas un de plus, en trois couleurs que sont le bleu Alpine, le noir et le blanc solaire.

Les ‘job 2’ ne seront pas numérotées et on entrera sur ce qu’on appelle de la ‘petite série’ puisqu’on ne va jamais produire ce véhicule au même rythme qu’une Clio ou qu’une Mégane. Comme je vous l’ai dit, on va d’abord produire l’Alpine à 15 véhicules par jour, puis on va progressivement monter la cadence, toujours dans le respect et dans le contrôle des normes de qualité.

Sur ces 1.955 premiers exemplaires numérotés, combien ont été réservés au Luxembourg?

«Nous sommes satisfaits, car nous avons une trentaine de voitures réservées. Et depuis que les premiers essais de presse ont été publiés – il y a quelques jours à peine –, je reçois beaucoup d’appels de personnes intéressées qui me disent non pas ‘je voudrais venir voir une Alpine’ mais ‘je veux une Alpine’. Ce qui est extrêmement plaisant, il faut bien le reconnaître!

Vos débuts semblent prometteurs. Mais débarquer avec une marque française et qui plus est une voiture à deux places seulement sur un marché où beaucoup ne jurent que par les premiums allemandes n’est-il pas risqué? Pensez-vous qu’il y ait réellement de la place pour Alpine sur ce marché?

«Bien sûr! Si on regarde la concurrence directe et même la concurrence la plus proche – en deux places – que sont la Porsche 718 Cayman, l’Alfa 4C, la Lotus Elise, voire même l’Audi TT en version S, il y a des voitures qui ne sont pas faites pour rouler au quotidien, et d’autres qui le sont. L’Alpine est clairement dans cette deuxième catégorie.

Elle apporte quelque chose de très rafraîchissant dans ce segment. D’abord par son design très réussi qui est un vrai ‘revival’ de ce qu’on connaissait des années 60. En fait, cette voiture, c’est une machine à remonter le temps!

Ensuite, c’est au volant que cela se passe. On peut tout faire avec cette voiture. On a trois modes. D’abord, le normal pour une utilisation quotidienne en consommant très peu.

Puis, par une simple pression du bouton de sélection sur le volant, le mode sport – plus accrocheur – pour les routes secondaires ou celles en lacet.

Puis, enfin, le mode track à n’utiliser que sur la piste, mais où se révèle l’intégralité des qualités intrinsèques de la voiture grâce, en particulier, à la répartition idéale de ses masses, au positionnement de son moteur, aux doubles triangulations au niveau des suspensions, à ses freins Brembo, etc. Tout ce qui fait en fait l’ADN d’Alpine.

Rappelez-nous les caractéristiques de son moteur…

«C’est un moteur essence de 1,8 litre turbo à injection directe qui développe 252 chevaux à travers une boîte double embrayage à 7 rapports. Pour l’anecdote, ce véhicule est homologué à 138 grammes de rejet de CO2, ce qui est aussi une belle performance pour une voiture sportive.

En termes de prix, comment se situe l’Alpine par rapport à ses concurrentes?

«Je pense qu’elle est bien placée, clairement, avec un prix oscillant autour de 57.000 euros pour la première édition, en attendant la ‘job 2’, dont on ne connaît pas encore les tarifs.

Mais ce que je veux vraiment mettre en avant au-delà de ça, c’est que sur ce genre de voiture, on n’est plus tellement sur une question de prix, mais sur une question de feeling. On va avoir des voitures très orientées circuits, qui ne sont pas utilisables à mon goût au quotidien, et d’autres – comme l’Alpine – dont vous allez pouvoir vous servir comme votre seule voiture, été comme hiver, printemps comme automne, pour aller travailler, aller en balade, partir en week-end ou en vacances.

Quel est le cœur de cible de cette voiture?

«Il y en a deux. Elle va s’adresser d’une part à des jeunes trentenaires qui sont encore seuls voire à deux, mais également à des quinquas qui eux ont déjà des enfants plus grands et donc se retrouvent à deux.

Chez les trentenaires, ce sera le plus souvent une deuxième voiture – voire la première dans certains cas –, et chez les quinquas une deuxième, une troisième, voire un peu plus. Pour eux, ce sera davantage une voiture de plaisir.»