L'Alia contrôle notamment le contenu des chaînes du groupe RTL. (Photo: Jessica Theis /archives)

L'Alia contrôle notamment le contenu des chaînes du groupe RTL. (Photo: Jessica Theis /archives)

C'était l'une des dernières pièces manquantes pour que l'Autorité luxembourgeoise indépendante de l'audiovisuel (l'Alia), le CSA luxembourgeois, puisse fonctionner pleinement, selon les termes de la loi qui l'a portée sur les fonts baptismaux à l'été 2013, sous l'impulsion du ministre de l'époque François Biltgen.

Le gouvernement a donc validé mercredi la composition de l'Assemblée consultative de l'Alia, sorte de conseil des sages destiné à rendre des avis au Conseil d'administration présidé par Thierry Hoscheit sur les dossiers dont est saisie l'autorité.

25 organismes représentés

Restait à définir le nom des 25 organismes, partis politiques et associations qui devaient y siéger, selon le nombre défini par la loi. On retrouve tout d'abord les groupes et sensibilités politiques siégeant à la Chambre des députés (DP, LSAP, Déi Gréng, CSV, ADR, Déi Lénk), les Chambres professionnelles (de Commerce, d'Agriculture, des Métiers, des Salariés, des Fonctionnaires et des employés publics). Le Syndicat des villes et communes (SYVICOL) sera aussi représenté.

D'autres associations et organismes auront aussi leur mot à dire quant aux programmes diffusés sur les chaînes battant concession luxembourgeoise et dont la majeure parte est destinée à un public situé à l'étranger:

  • la Commission consultative des droits de l'homme,
  • l'Ombuds-Comité fir d'Rechter vum Kand (ORK),
  • le Conseil national des femmes et celui pour les étrangers,
  • l'Union luxembourgeoise des consommateurs,
  • la Ligue médico-sociale,
  • l'Uni,
  • l'Union Grand-Duc Adolphe (UGDA),
  • le Conseil de presse,
  • l'Union luxembourgeoise de la production audiovisuelle,
  • security made in Lëtzebuerg (SMILE),
  • ICTLuxembourg,
  • ainsi que le Mouvement écologique.

«C'est un choix politique, opéré après que l'ALIA ait été consultée en amont, qu'il n'appartient pas à l'Autorité de commenter», déclare Thierry Hoscheit au sujet de la composition de l'Assemblée. «Ce qui importe c'est la désignation des individus qui vont représenter les différentes organisations au sein de l'Assemblée consultative. Nous espérons que ces choix se porteront sur des personnes qui sont passionnées par les médias et le cinéma en général et en particulier par la protection des mineurs qui constitue l'épine dorsale des missions de l'ALIA.»

Un budget et des chantiers

Si 2014 était une année de mise en place de la structure de l'Alia dirigée par Romain Kohn, de l'aménagement dans les bureaux du centre-ville à deux pas du Knuedler, 2015 devrait être celle de nouvelles actions, notamment en matière de communication. L'un des chantiers en cours et qui avait marqué la première intervention de l'Alia est la reconversion des fréquences précédemment occupées par feu DNR, en lien étroit avec le ministère des Médias et des Communications qui est compétent pour la fréquence nationale 107.7.

Outre sa mission de surveillance des programmes TV et cinémas du pays, d'effectuer des recommandations en matière de publicité – notamment quant à la promotion des produits alimentaires – l'Alia aura aussi un rôle à jouer dans le futur dispositif légal encadrant la publication de sondages en période électorale. L'autorité devrait être dépositaire des éléments d'informations complémentaires non publiés (échantillonnage, méthode de collecte des données... ) ainsi que des éventuelles plaintes formulées à l'encontre de la publication d'un sondage.

Dotée de 724.095 euros pour fonctionner en 2015 (841.899 euros en 2016, 765.737 euros en 2017 et 773.337 en 2018), l'Alia dispose des moyens ad hoc pour débuter ses actions. Parmi celles-ci, un important relationnel est à entretenir avec ses homologues étrangers afin de donner une autre image du pays en tant que terre d'accueil de chaînes audiovisuelles internationales, qui devront aussi se plier à des règles que l'Alia entend faire respecter.