Marc Saluzzi garde confiance devant les tâches «multiples et exigeantes» que connaît l’industrie des fonds.  (Photo: Luc Deflorenne / archives)

Marc Saluzzi garde confiance devant les tâches «multiples et exigeantes» que connaît l’industrie des fonds.  (Photo: Luc Deflorenne / archives)

Avec un investissement net de 410 milliards d’euros, 2013 a été une année record pour l’industrie européenne de la gestion d’actifs. C’est par ce premier rappel chiffré que Marc Saluzzi introduit son message dans le rapport annuel de l’association luxembourgeoise des fonds d’investissement (Alfi) qu’il préside depuis trois ans et pour une année encore.

L’assemblée générale de l’association, qui s’est tenue ce mercredi, a permis de constater que cette bonne santé générale retrouvée sur le Vieux continent a, évidemment, directement profité au leader du marché, le Luxembourg. Avec 2.742,2 milliards d’euros, un nouveau record d’actifs nets a été atteint au mois d’avril 2014. Les OPC luxembourgeois ont enregistré un afflux d’argent frais de 193 milliards d’euros, «soit 47% des ventes nettes de titres de fonds d’investissement enregistrés en Europe pendant la même période», se réjouit-on à l’Alfi.

Pour le seul premier trimestre de l’année, la croissance des actifs nets a été de 94 milliards d’euros, portés par 68 milliards de souscriptions nettes.

Par ailleurs, au cours des 12 derniers mois, pas moins de 129 nouveaux promoteurs, dont près d’un tiers d’extracommunautaires, ont choisi le Grand-Duché pour y domicilier leurs fonds.

Participations record

Ce dynamisme du marché s’est également reflété sur l’activité même des membres de l’association, qui revendique un nombre record de 1.504 membres impliqués dans 133 commissions techniques et groupes de travail de l’Alfi, ainsi que 3.800 participants à huit roadshows et séminaires internationaux organisés dans 13 villes de 10 pays différents.

Les célébrations du 25e anniversaire de l’association, née dans la continuité de la transposition de la toute première directive OPCVM (en 1988) a également permis de montrer l’envergure qui est la sienne aujourd’hui.

Il faut dire aussi que l’environnement général a été particulièrement mouvementé. On pense essentiellement à la signature du Foreign Account Tax Compliance Act (le fameux traité Fatca) avec les autorités américaines, en mars dernier, ou bien encore la transposition en droit national de la directive AIFM, par la loi du 12 juillet 2013.

Depuis l’entrée en vigueur du texte, la Commission de surveillance du secteur financier a délivré 76 agréments de gestionnaires de fonds alternatifs. Au dernier pointage, il y en avait encore 127 en cours d’instruction. Dans le cadre de cette même loi, le droit luxembourgeois a, par ailleurs, consacré un nouveau type de société en commandite: la société en commandite spéciale.

Plus près de nous, en mai dernier, la reconnaissance par cette même CSSF, du marché obligataire interbancaire chinois comme un marché réglementé pour les OPCVM luxembourgeois ouvre également de nouvelles perspectives pour l’industrie nationale des fonds.

Législation et concurrence

Mais les défis restent nombreux et Marc Saluzzi ne veut pas s’arrêter à l’apparente facilité des choses. «La menace de l’introduction d’une taxe sur les transactions financières, les hésitations de l’UE concernant les fonds monétaires ou l’extension de la directive Mifid continuent à créer une certaine incertitude pour le secteur et ses investisseurs», ne manque pas de rappeler sans cesse le président de l’Alfi qui constate, par ailleurs, que «de plus en plus de juridictions essaient de copier le modèle d’affaires luxembourgeois et font de la concurrence à nos produits sur les marchés étrangers».

Autant de tâches «multiples et exigeantes», pour lesquelles l’ensemble du secteur aura, selon lui, «besoin de persévérance, de créativité et d’un sens de la réalité pour les maîtriser». Une montagne à gravir qui n’effraie en rien le président de l’association: «Compte tenu des réalisations de notre centre de fonds au cours des trois dernières décennies, je suis convaincu qu'ensemble, nous pouvons surmonter les défis à venir et renforcer notre attractivité en tant que leader mondial de la distribution de fonds et des services.»