Lors de la présentation de l'action, Robert Huberty (ITM) et les ministres Romain Schneider (Sécurité sociale), Lydia Mutsch (Santé), Nicolas Schmit (Travail). (Photo: MTEESS)

Lors de la présentation de l'action, Robert Huberty (ITM) et les ministres Romain Schneider (Sécurité sociale), Lydia Mutsch (Santé), Nicolas Schmit (Travail). (Photo: MTEESS)

Trois ministres pour une action: Lydia Mutsch (Santé), Nicolas Schmit (Travail, Emploi, Économie sociale et solidaire) et Romain Schneider (Sécurité sociale) se sont associés pour lancer une campagne préventive et des actions nationales, pour la sécurité et la santé au travail. En particulier, les actions se focalisent sur les risques, non négligeables, de consommation d’alcool et/ou de substances psychotropes, des comportements liés au travail, voire parfois sur le lieu même du travail.

Ces actions, soulignent les ministres, s’inscrivent dans le cadre de la campagne 2014-2015 de l’Agence européenne pour la sécurité et la santé au travail «qui a placé sa campagne sous le signe de la prévention des risques psychosociaux liés au travail. Elle cherche à promouvoir l’utilisation d’outils simples pour aider à gérer efficacement ces risques et souligne les effets positifs de cette démarche. Le stress, l’anxiété, le harcèlement sont autant de facteurs susceptibles d’induire ou d’aggraver des situations de consommation d’alcool et de stupéfiants ou la prise de médicaments, même si les causes sont souvent multifactorielles. »

Quels sont les risques au Luxembourg? Il fallait une base chiffrée pour mesurer l’ampleur ou la marginalité des choses. À l’approche de la Semaine européenne pour la santé et la sécurité au travail, l’Inspection du travail et des mines (ITM), avec la division de la santé au travail de la Direction de la santé, le Service de santé au travail multisectoriel (STM), l’Association d’assurance accident, les fédérations professionnelles et les syndicats, se sont penchés sur le problème de l’usage et de l’influence des substances psychoactives sur le lieu de travail. Et surtout, ils ont décidé de mener ensemble une série d’actions pour sensibiliser les responsables d’entreprise.

10% pour les boissons, 8,4% pour les drogues

De fait, il n’y a rien d’anodin dans les données recueillies. La brochure «Alcool et lieu de travail - Guide pour responsables d’entreprise, cadres supérieurs, gestionnaires de ressources humaines, membres des comités d’entreprise et délégations du personnel» s’appuie sur une estimation du Conseil national luxembourgeois d’alcoologie (CNLA) et souligne qu’«il y a environ 8.000 à 10.000 personnes dépendantes de l’alcool au Luxembourg». Selon cette même source, «à peu près un travailleur sur dix boit quotidiennement de l’alcool au travail.»

Par ailleurs, selon une étude du STM (service de santé au travail multisectoriel), 8,4% des répondants disaient consommer des substances illicites. Or, rappellent les services de prévention, «l’usage de substances psychoactives augmente la fréquence et la gravité des accidents de travail, que ce soit en entreprise ou sur la route, ainsi que les absences pour raison de maladie».  Le CNLA calcule qu’un quart des accidents de travail sont «probablement dus à l’alcool».

Et aux dangers immédiats, s’ajoutent des comportements sous influence qui engendrent davantage de violence, de fautes professionnelles, de stress.

Informer les chefs d'entreprises

Dans la présentation ministérielle, il est rappelé que «l’employeur est responsable de la santé et de la sécurité de ses salariés, tout comme les salariés eux-mêmes sont responsables de leur propre santé et sécurité et de celles de leurs collègues».

Il faut donc réagir, organiser la prévention, le travail de responsabilisation, d’information, le cas échéant au sein même des entreprises. Dans le cadre de la campagne 2014-2015, des tables rondes seront organisées à l’intention des chefs d’entreprise, à Luxembourg, Esch-sur-Alzette et à Ettelbruck.

En parallèle, des annonces et articles de sensibilisation paraîtront ainsi que des banners de sensibilisation menant à un microsite web dédié. En outre, une brochure de sensibilisation et d’information sera distribuée et publiée sur les sites Internet des partenaires.