A Cattenom, six anomalies de niveau 1 ont été détectées en 2010, contre neuf en 2009. (Photo: Olivier Minaire/archives)

A Cattenom, six anomalies de niveau 1 ont été détectées en 2010, contre neuf en 2009. (Photo: Olivier Minaire/archives)

Objet de toutes les inquiétudes au Luxembourg et dans la Grande Région depuis les accidents nucléaires de Fukushima, la centrale de Cattenom va subir une évaluation internationale en 2011.

Cette expertise va être conduite par l’AIEA (Agence Internationale de l’Energie Atomique), une agence de l’ONU établie à Vienne, en Autriche.

Il s’agit d’une mission dite Osart (Operational Safety Review Team), un service mis en place en 1982 et déclenché à la demande des Etats membres de l’agence.

«L’Osart est une évaluation de la qualité d’exploitation de la centrale sur neuf thèmes différents. Une Osart est réalisée chaque année en France. La dernière évaluation de ce type a été réalisée en 1994 à Cattenom. C’est un hasard si elle aura lieu de nouveau à Cattenom en 2011. Elle sera réalisée durant trois semaines, du 14 novembre au 1er décembre», a expliqué ce mercredi Stéphane Dupré-la-Tour, le directeur du CNPE (Centre Nucléaire de Production d’Electricité) en conférence de presse.

Tests de résistance européens

L’analyse des spécialistes internationaux va s’ajouter à l’audit sur la conception des 58 réacteurs français, annoncé par le gouvernement français, et aux futurs tests de résistance européens dont le principe vient d’être entériné à Bruxelles.

L’ASN (Autorité de Sûreté Nucléaire) française vient également de présenter son rapport annuel 2010 sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France.

Indépendante de l’administration depuis 2006, l’agence «considère que les performances du site de Cattenom en matière de sûreté nucléaire, de radioprotection et de protection sont globalement satisfaisantes». En particulier, l’ASN considère que les actions engagées par le site en 2010 ont permis de faire progresser la radioprotection des travailleurs et qu'elles doivent être poursuivies.

L’ASN estime néanmoins que le «site de Cattenom doit faire preuve de plus de rigueur dans la gestion des transports des matières radioactives. En effet, plusieurs (deux, ndlr.) écarts sont survenus en 2010, dont l’expédition d’un déchet radioactif dans un emballage inadapté qui a été classé au niveau de l’échelle Ines.»

Tout comme Tchernobyl, l’accident de Fukushima vient d’être classé 7 (niveau maximum) sur cette échelle internationale.

A Cattenom, six anomalies de niveau 1 ont été détectées en 2010, contre neuf en 2009. 26 écarts de niveau 0 ont par ailleurs été répertoriés, contre 35 en 2009 et 34 en 2008.

Trois arrêts automatiques de réacteur ont par ailleurs eu lieu l’an dernier, parmi lesquels deux étaient d’origine matérielle et un d’origine humaine.

En 2010, l’ASN a procédé à 26 inspections, dont 14 inopinées, sur l’ensemble des installations de la centrale de Cattenom.