L’une des premières nécessités lors d'une situation de crise humanitaire est de rétablir la communication entre les différentes parties prenantes. Or les dégâts causés, par exemple, lors d’un conflit, empêchent souvent une reconstruction rapide des infrastructures.

«La difficulté d’établir une communication sur les lieux d’un sinistre nous est apparue à Haïti», déclare Marianne Donven, en charge de la coordination de l’action humanitaire au sein du ministère des Affaires étrangères luxembourgeois. «Les retards et soucis qui en ont résulté pour les acteurs luxembourgeois sur place ont entraîné en 2011 la mise en place du programme ‘emergency.lu’».

Du Sud-Soudan au Népal

Ce programme s’appuie sur les compétences luxembourgeoises en matière de télécommunications. SES (pour les fréquences) et Hitec (pour la création du terminal) ont ainsi mis leur savoir-faire en commun pour concevoir 17 kits de communication satellitaire de deux formats. Le premier – sous forme de valise – est adapté aux situations urgentes et de court terme; le second, d’un poids de 600 kilos, est destiné à des missions de plus longue haleine.

«Cette solution est actuellement utilisée au Sud-Soudan, au Mali, au Vénézuela ainsi qu’au Népal», ajoute Mme Donven. «Le déploiement de ces équipements s’effectue en coordination avec le Programme alimentaire mondial qui assura la coordination du cluster dédié aux communications de crise dans le secteur humanitaire.»

Trois kits sont ainsi conservés en permanence à Dubaï, au sein du stock du Programme alimentaire mondial. Deux autres sont en stand-by au Findel, pour un acheminement via Luxembourg Air Rescue, qui est également partenaire du projet. «Nous avons pris l’engagement de décoller dans les deux heures avec le matériel en cas de catastrophe humanitaire», précise Mme Doven. 

Nouveaux partenariats

Ce programme, qui a été doté d’une enveloppe de 17,2 millions d’euros pour quatre ans, s’inscrit dans la politique générale du Luxembourg sur le plan humanitaire (41.388.224 euros alloués par le gouvernement en 2012 pour différents projets). «emergency.lu» doit être évalué fin 2014 mais les partenariats qui s’annoncent devraient, logiquement, appeler à une poursuite de l’initiative en fonction des priorités du prochain gouvernement.

«Nous recevons de plus en plus de demandes de partenariat et nous voulons rester ouverts d’une manière générale», ajoute Marianne Donven. Outre le Haut Commissariat aux réfugiés des Nations unies, l’Unicef et l’Organisation mondiale pour les migrations se sont montrés intéressés pour une collaboration future.

La solution «emergency.lu» sera déployée prochainement lors d'une simulation de catastrophe à l’échelle européenne, à la frontière entre l’Allemagne et le Danemark.