Chaque média en ligne devra soumettre un dossier à une commission ad hoc créée au sein du ministère des Communications et des Médias. (Illustration: Maison Moderne)

Chaque média en ligne devra soumettre un dossier à une commission ad hoc créée au sein du ministère des Communications et des Médias. (Illustration: Maison Moderne)

Le gouvernement réuni en conseil ce vendredi a avalisé le règlement grand-ducal dépoussiérant le régime d’aide à la presse afin de l’adapter à l’émergence depuis plusieurs années de rédactions dédiées à des médias en ligne. 

Afin de tenir compte de leur importance dans le paysage médiatique et de soutenir leur activité, le gouvernement a «approuvé (…) l’introduction d’un régime de promotion transitoire de la presse en ligne».

Le gouvernement a choisi de ne pas changer le régime actuel concernant la presse écrite, car «la migration progressive vers la presse en ligne constitue un enjeu majeur pour les éditeurs de la presse écrite, notamment en relation avec les modèles de monétisation des investissements dans la presse en ligne».

La phase transitoire signifie l’introduction d’une enveloppe de 450.000 euros à répartir entre les rédactions en ligne. 

Le gouvernement précise que «le nouveau régime sera accessible à des acteurs qui ne bénéficient pas encore d’un soutien de l’État, mais également à des acteurs existants, à condition de respecter les critères suivants:

  • la publication doit être rédigée par une personne physique ou morale qui assume la responsabilité éditoriale et doit disposer d’une rédaction autonome;
  • le contenu de la publication doit être original et de qualité;
  • le contenu doit porter sur l’actualité politique nationale et internationale;
  • l’orientation de la publication ne doit pas être essentiellement publicitaire;
  • la publication doit être mise à jour en permanence;
  • les espaces de contribution personnelle des internautes devront être maîtrisés par l’éditeur.»

Pour pouvoir demander un soutien financier qui s’élèvera à 100.000 euros maximum par titre en ligne, les demandeurs de subsides devront respecter ces critères et faire part de leur demande au ministère des Communications et des Médias qui va mettre en place une commission «presse en ligne» pour conseiller le ministre de tutelle, Xavier Bettel, lors de l’évaluation des demandes. 

«Xavier Bettel a tenu promesse et modernisé l’aide de l’État à la presse écrite en incluant les médias digitaux», note avec satisfaction Mike Koedinger, fondateur et CEO de Maison Moderne (éditeur, entre autres, de Paperjam). »C’est une reconnaissance importante pour les nombreux journalistes de la presse digitale, même si les montants alloués à ce média sont très limités. Le secteur est dans l’attente de la réforme de la loi, ce sera doute au prochain gouvernement de le faire».

Rappelons que Maison Moderne ne bénéficiait, jusqu'à présent, de la part de l'État, d'aucune aide à la presse directe. 

Reste maintenant à connaître la composition de cette commission «presse en ligne».