Yann Gensollen (Photo : Julien Becker)

Yann Gensollen (Photo : Julien Becker)

L’agilité, un terme félin pour exprimer une méthodologie de travail. «Mais l’agilité est d’abord un état d’esprit, une palette de valeurs et de pratiques d’où découlent les méthodes que nous appliquons », nuance Yann Gensollen, consultant en gestion de projet chez Agile Partner. Et ces méthodes tiennent en quelques caractéristiques principales : simplicité, pragmatisme, transparence et flexibilité. L’éventail de bonnes pratiques qu’Agile Part­ner met en œuvre s’adresse donc à tout type d’organisation, de la grosse structure à la petite entreprise « dès lors qu’elle dispose d’un service informatique en interne », rajoute Yann Gensollen, les outils mis en place permettant avant tout d’optimiser les applications informatiques dans un souci élargi de performance.

« Étant intervenu dans tous types de structures, de la très grosse (+ de 900 employés) à la TPE, je n’ai jamais connu d’endroit où l’agilité n’apportait rien. Par contre, il est évident que nous n’utilisons pas les mêmes outils pour chaque organisation », explique Yann Gensollen. Les PME se voient en effet plus souvent offrir force de travail et méthodologie, quand les grandes entreprises nécessitent plus de technologies et d’expertises. On emploie couramment, par exemple dans les grandes sociétés ou institutions publiques, la méthode Scrum, dont l’objectif est notamment d’améliorer la productivité des équipes. Car dans ces cas, l’entreprise a besoin d’une équipe disponible « full time ». Dans les PME, on utilise plutôt la méthode Kanban. « À l’inverse de Scrum qui est un processus itératif, la méthode Kanban permet d’avoir une vue générale de l’équipe et d’en suivre le travail, en phases de projet ou en maintenance », précise-t-il.

Du bon sens et du pragmatisme

Une courte réunion en début de journée se greffe au processus d’agilité : elle implique l’ensemble des membres de l’équipe et doit permettre de synchroniser les différentes tâches, d’éviter les pertes de temps et le travail redondant ou encore de solliciter éventuellement de l’aide. « Dans de nombreux cas de figure, l’agilité génère un changement de culture et une transformation en profondeur des méthodes de travail, dans un souci de bon sens et d’une plus grande communication », dit Yann Gensollen.

Pour les PME, développer cet état d’esprit en leur sein, même minimaliste dans son implémentation, ne se conçoit pas sans des notions fortes de stratégie et de management. Mais le le pragmatisme prévaut et paie. « J’ai le sentiment qu’avec cette méthode, on revient à l’essence même de la gestion de projet », considère l’expert, qui a observé dans les PME qui l’ont mise en place une plus grande maîtrise des coûts et des délais.

 

Express - Yann Gensollen

  • 36 ans

  • Consultant en gestion de projet depuis 2010 chez Agile Partner