L’ADR, ici son président Jean Schoos au pupitre, a présenté son programme pour les élections législatives du 14 octobre. (Photo: Ioanna Schimizzi)

L’ADR, ici son président Jean Schoos au pupitre, a présenté son programme pour les élections législatives du 14 octobre. (Photo: Ioanna Schimizzi)

«Notre priorité est d’accéder à une croissance raisonnée, et cela aura un impact dans tous les domaines majeurs par voie de conséquence», a expliqué ce vendredi Jean Schoos, président de l’ADR (Alternativ Demokratesch Reformpartei), lors d’une conférence de presse présentant le programme électoral de son parti en vue des élections législatives qui ont lieu le 14 octobre prochain.

Et par croissance «raisonnée», qu’entend l’ADR? «Sous le prétexte de la croissance, on arrive à des excès pour atteindre les hausses de PIB attendues chaque année. Nous voulons changer le système pour que l’on ne soit plus obligé de grandir à vitesse grand V. Nous sommes tout à fait pour une croissance de 3,5%, mais à condition qu’elle n’ait pas d’impact en termes de mobilité ou de logement.»

Sur le dossier Google, l’ADR serait «plutôt réticent»

Concrètement, pour l’ADR, «il ne faut pas vouloir des implantations d’entreprises à n’importe quel prix au Luxembourg. Nous souhaitons mettre en place une sorte de check-list avec des critères en termes environnementaux, sociétaux, etc. pour en analyser l’impact au niveau des infrastructures, des ressources, avant de dire oui. Si à la fin de l’analyse, la balance va vers le bénéfice du pays, alors il ne faut pas se poser de questions.»

Des critères qui ne sont pas sans rappeler les divergences de points de vue entre les actuels ministères de l’Économie et de l’Environnement sur des dossiers comme ceux de Knauf, Fage ou Google. «Sur le cas Google, par exemple, avec les quelques données qui ont été communiquées, notamment le besoin de 30 hectares, de très fortes ressources en électricité et un personnel hautement qualifié que nous ne possédons pas au Grand-Duché, oui, aujourd’hui, je suis réticent à l’arrivée de Google au Luxembourg.»

«Sans langue commune, nous ne pouvons pas avancer»

En ce qui est devenu son cheval de bataille, à savoir la langue luxembourgeoise, le parti conservateur et identitaire reste ferme sur ses positions. «Nous pensons que l’intégration des étrangers ne peut pas se faire sans l’apprentissage de notre langue.»

Un sujet d’ailleurs repris par le DP également dans son programme de campagne, «mais il faut acheter l’original et pas la copie», tacle le président de l’ADR.

Fidèle aux positions de son parti sur ce sujet, Jean Schoos précise que «là encore, dans une idée de croissance raisonnée, il faut réduire l’immigration dans notre pays.» Il se défend toutefois, ajoutant que «bien sûr l’immigration est une richesse, mais si nous n’avons pas de langue commune, nous ne pouvons pas avancer».

Les Wee2050 recadrés

Jean Schoos a également évoqué la coopération de l’ADR avec le groupement Nee2015, devenu Wee2050. «Ils ont eu des sorties sur les réseaux sociaux, nous leur avons expliqué que ce n’était ni la pensée, ni le genre de notre parti, et que nous ne partageons pas ces idées», insiste-t-il. «Nous avons été clairs avec eux, s’ils continuent à mettre en ligne de tels posts, alors nous allons clairement nous distancer.»

Pour rappel, le parti compte aujourd’hui trois parlementaires, Roy Reding, Fernand Kartheiser et Gast Gibéryen, et a affiché début juin son ambition d’atteindre cinq députés à la Chambre après le scrutin du 14 octobre prochain.