Le chômage augmente, les besoins ciblés des entreprises aussi, et le fossé tend à se creuser. (Photo : David Laudent/Wide/archives)

Le chômage augmente, les besoins ciblés des entreprises aussi, et le fossé tend à se creuser. (Photo : David Laudent/Wide/archives)

Le projet de loi qui réforme l’Adem est passé. Longtemps attendue, la mutation en Agence pour le développement de l’emploi est censée mieux s’adapter au marché actuel.

Le sigle reste, sa signification évolue. L’Adem était l’administration de l’emploi. Elle devient l’Agence pour le développement de l’emploi. Le projet de loi est voté. C’est toute une réforme que le nouveau texte est censé mettre en œuvre, même si, dans les rangs politiques, les avis sont partagés sur la portée réelle de la présente mouture.

La réforme de l’Adem, c’est un vieux serpent de mer. Il a fallu près de 15 ans pour arriver au texte d’aujourd’hui… Il n’y a pourtant pas de révolution. Selon le rapporteur du projet de loi, Lucien Lux, la réforme était indispensable. Le ministre de l’Emploi et porteur du projet, Nicolas Schmit, était aussi de cet avis. La volonté de changement était d’ailleurs poussée par le partenaire socialiste de la coalition gouvernementale.

Au service de l’emploi

Le but évident est de faire coller l’administration à la réalité de l’économie et du marché de l’emploi, qui ont été profondément chamboulés ces 20 dernières années. Il fallait faire entrer l’institution dans une logique d’agence active pour aider les chômeurs, en la faisant sortir du statut étriqué de gestionnaire du chômage. La notion de service est au cœur de la mission de l’Adem nouvelle, instrument d’une politique de l’emploi qui se veut volontariste, ciblée et transparente.

L’objectif premier est d’apporter un réel encadrement des demandeurs d’emploi et une meilleure collaboration avec les entreprises qui ont des postes à offrir. Car la réalité des chiffres à ce sujet est implacable : le chômage augmente, les besoins des entreprises aussi, et le fossé tend à se creuser entre la main-d'œuvre disponible et les compétences dont les recruteurs ont besoin. Les questions d’insertion et de réinsertion dans le monde du travail prennent donc un sens beaucoup plus acéré.

De l’embauche pour une meilleure gestion

La réforme met aussi en place une forme différente de gestion, davantage axée sur le management. Une nouvelle équipe dirigeante aura cette charge prioritaire. L’agence montre l’exemple en employant aussi : les « placeurs » - on dit désormais « conseillers professionnels » - seront une quarantaine de plus, afin que le nombre de dossiers par conseiller diminue et donc qu’il se crée une plus grande proximité pour une plus grande efficacité, entre le conseiller et le « client » demandeur d’emploi.

On notera que l’opposition n’est pas aussi enthousiaste que les partenaires LSAP et CSV, qui se félicitent de l’aboutissement de la loi. Le DP juge les changements trop cosmétiques pour aller au fond du problème, qui nécessiterait un changement de culture de la part de l’établissement public. Les Verts ironisent quant à eux sur le fait que, sans l’intervention d’un bureau d’experts qui a passé l’Adem au crible, le changement aurait été purement d’étiquette.

Il reste que l’agence a du pain sur la planche. La conjoncture est là et, derrière les statistiques de l’emploi et du chômage, il y a surtout des hommes et des femmes qui espèrent un coup de pouce.