L'Adem essaie de créer un lien direct avec les entreprises, pour remettre les chômeurs à l'emploi. (Photo: Christophe Olinger/archives paperJam)

L'Adem essaie de créer un lien direct avec les entreprises, pour remettre les chômeurs à l'emploi. (Photo: Christophe Olinger/archives paperJam)

Dans le paradoxe perpétuel de l’emploi au Luxembourg, la hausse du besoin de main-d’œuvre, surtout spécialisée, se heurte à la hausse du chômage. Nicolas Schmit, ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Immigration, vient de confirmer, lors d’une réponse à une question parlementaire, que l’Agence pour le développement de l’emploi (Adem) s’activait à réduire l’écart entre l’offre et la demande.

En fait, tout est parti d’une question politique opportuniste: le député André Bauler (DP) rebondissait sur l’annonce faite par le ministre Schneider concernant l’installation d’une entreprise américaine au Luxembourg, qui prévoyait, d'après le communiqué, d'engager environ 40 personnes durant les deux premières années avec la possibilité de doubler le nombre d'emplois (soit Koch Business Solutions-Europe). Et sa question était de savoir quel était l’état de collaboration de l’Adem avec les entreprises désireuses de s’implanter au Luxembourg.

La quête du lien

On l’aura compris, l’idée était d’établir un lien éventuel entre nouvelles implantations et recours à l’emploi endogène disponible.

«Est-ce que l'Adem entre en contact avec les responsables des entreprises concernées et se renseigne sur les profils demandés? Est-ce que l'Adem organise des cours de formation spécifiques au cas où les profils des demandeurs inscrits ne correspondent pas à ceux demandés par les entreprises visées? Est-ce que les entreprises en question recrutent leur personnel via l'Adem? Combien de personnes ont été recrutées ainsi au cours des dernières années?»

C'est un batterie de questions qui était mise sur la table par le député d’opposition…

Devoir d’information

Dans sa réponse, Nicolas Schmit rappelle que, si une entreprise entend s'installer au Luxembourg, l'Agence pour le développement de l'emploi en est informée, «en principe par le biais de la commission consultative prévue par la loi du 15 juillet 2008» (ayant notamment pour objet le développement économique de certaines régions du pays).

À cette commission participe un agent de l'Adem (en tant que membre suppléant du représentant du ministère du Travail et de l'Emploi). Cette commission a pour finalité «de donner un avis sur les demandes d'aides présentées aux ministres de l'Économie et des Finances». Ces demandes doivent contenir un volet traitant de l’emploi, «même si ce n'est pas l'élément principal de ces demandes», précise le ministre du Travail.

Et, au cas où ce stade d’information se conclut par une convention entre l’État et l’entreprise, «il y est suggéré à celle-ci de collaborer avec l'Adem».

Un climat de confiance

L’Adem s’efforce de contacter ces entreprises. Dix consultants (qui couvrent les grands secteurs de l’économie) ont pour mission de «sensibiliser les entreprises, pour qu'elles aient recours aux services offerts par l'Adem pour tout recrutement». Ils sont censés prospecter et faire connaître les mesures d’aides à l’embauche de demandeurs inscrits à l’Agence. «Ils peuvent présélectionner des candidats répondant au profil sollicité pour les places déclarées par les entreprises, établir et maintenir un bon contact avec les entreprises, afin d'instaurer un climat de confiance entre patrons et Adem», ajoute le ministre Schmit.

Dans le même esprit, une commission «formation» peut également prendre un accord avec une entreprise souhaitant engager du personnel, afin, le cas échéant, d’établir des plans de formation spécifiques.

Et, conclut le ministre, qui appuie ainsi la réforme qui se met en œuvre à l’Adem, «l’agence est en train de préparer la mise en place d'un service employeurs destiné à renforcer les liens avec les entreprises».