L’une des antennes commerciales de la banque à Luxembourg. La holding loge boulevard Royal. (Photo: Maison Moderne Studio)

L’une des antennes commerciales de la banque à Luxembourg. La holding loge boulevard Royal. (Photo: Maison Moderne Studio)

Ce vendredi, la Commission de surveillance du secteur financier (CSSF) a demandé à la Bourse de Luxembourg de suspendre les actions émises par Espirito Santo Financial Group (EFSG), structure détenant 25,1% de la banque commerciale du même nom et quelques dizaines d’autres participations atteignant une valeur de presque 85 milliards d’euros à la fin 2013 (87,6 milliards fin 2012).

Le titre de la holding a perdu 51% de sa valeur entre son plus haut de l’année (le 16 janvier à 5,15 euros) et son plus bas (2,52 le 16 mai). L’action clôturait à 2,75 euros le 19 juin. Son retrait de la cote à Luxembourg a été effectué conjointement à celui du NYSE Euronext Lisbonne.

Démission imminente du CEO

Le groupe portugais connaît ces jours-ci une crise sans précédent. Selon la presse locale et internationale, Ricardo Espirito Santo Salgado – membre de la famille à l’origine du groupe – devait démissionner ce vendredi de ses fonctions de CEO de Banco Espirito Santo et de président du conseil d’administration d’EFSG.

Le directeur financier d’EFSG, Filipe Worsdell, a indiqué dans un e-mail envoyé à Reuters jeudi soir que M. Salgado préviendrait le conseil administration en temps voulu… Y figure d’ailleurs l’Helvético-luxembourgeois Roger Hartmann, CEO de la holding. Contacté par paperJam.lu, l’intéressé n’a pas souhaité commenter.

1,3 milliard d'euros d'irrégularités

M. Salgado est accusé d’avoir commis des irrégularités – à hauteur de 1,3 milliard d’euros – dans les comptes d’une holding (luxembourgeoise), Espirito Santo International, par laquelle la famille détient une partie du capital de Banco Espirito Santo.

EFSG a accusé une perte consolidée de 1,549 milliard d’euros en 2013, contre 775 millions d’euros de bénéfice en 2012. Cette perte tient pour beaucoup à la baisse de 294 millions d’euros de la valeur d’acquisition de ses actifs financiers, à laquelle s’ajoutent encore 1,5 milliard d’euros de dépréciation (contre un milliard en 2012).