Au 31 décembre dernier, la dette nette de l’entreprise se montait à 21,8 milliards de dollars. (Photo : Licence CC)

Au 31 décembre dernier, la dette nette de l’entreprise se montait à 21,8 milliards de dollars. (Photo : Licence CC)

Que se passe-t-il chez ArcelorMittal? Au vu de l’évolution du cours de l’action, les investisseurs ne semblent plus écarter aucun scénario à propos du géant de la sidérurgie qui emploie près de 6.000 personnes au Luxembourg. Et il est bien difficile de parler aux analystes, qui sont peu nombreux à vouloir communiquer avec la presse sur le sujet.

Alors que les résultats du premier trimestre seront diffusés le 10 mai, le groupe établi au Luxembourg, qui a augmenté son capital de 4 milliards de dollars en janvier pour réduire sa dette, ne cesse d’enfoncer ses planchers historiques à la Bourse. Ce mercredi, l’action reculait encore de plus de 1% à 9,40 euros, après avoir abandonné 4,31% la veille, dans un marché pourtant en hausse de près de 2%.

En cinq séances, la dégringolade atteint 7% et le seuil des 10 euros est franchi. L’entreprise a perdu 27% de sa valeur depuis le début de l’année, 32% en un an, 73% en trois ans et 81% en cinq ans.

L'action du concurrent allemand Thyssenkrupp, qui a été affectée dans les mêmes proportions ces derniers jours, n'a abandonné que 15% depuis le début de l'année et 18% en un an. «Cette semaine, les groupes sidérurgiques ont notamment souffert du recul de l'indice américain ISM manufacturier, à 51,3 points en mars, contre 54,2 le mois précédent», explique Filip De Pauw, analyste chez ING.

L'action ArcelorMittal en euros

(Source : Bloomberg)

ArcelorMittal n’a guère communiqué depuis ces trois dernières semaines.

Plan d’économies

Le 15 mars dernier, à l’occasion d’une «Journée investisseurs» très attendue, le producteur d’acier avait dévoilé les grandes lignes d’un plan d’économies de 3 milliards de dollars et de nouveaux objectifs de réduction de dette (à 15 milliards de dollars à moyen terme). Mais, rien n’y fait. L’action a même accéléré sa chute depuis.

Au 31 décembre dernier, la dette nette de l’entreprise se montait à 21,8 milliards de dollars, soit 17,16 milliards d’euros en valeur actuelle. La réduction de l'endettement n’est pas assez rapide aux yeux des investisseurs.

Le leader mondial de son secteur subit de plein fouet la situation économique en Europe. «Les clients d’ArcelorMittal sont principalement les entreprises de l’automobile et de la construction, les plus exposées à la récession. Ce n’est pas bon signe», explique Tanguy Kamp, gérant de portefeuille chez Banque de Luxembourg.

En sur-capacité de production en raison de l’amaigrissement de son carnet de commandes, l’entreprise accumule les pertes en Europe, malgré la fermeture de plusieurs hauts fourneaux, en particulier à Florange et à Liège.

Plus solide, l'activité minière du groupe est également affectée par la baisse des matières premières.