Les embouteillages sont en grande majorité générés par les trajets entre le domicile et le travail.  (Photo: Licence C.C.)

Les embouteillages sont en grande majorité générés par les trajets entre le domicile et le travail.  (Photo: Licence C.C.)

Le projet pilote, présenté jeudi à la presse dans les locaux de l’Automobile Club du Luxembourg (ACL), est né il y a 12 mois avec l’Université du Luxembourg. L’objectif est de régler le problème des embouteillages qui empoisonnent le pays aux heures de pointe. «On devrait unir nos forces, expérience, savoir-faire», a estimé Jean-Claude Juchem, directeur de l’ACL.

Quels sont les coûts du temps perdu en termes de productivité? Luxembourg se trouve dans le top 10 des villes où l’on perd le plus de temps en Europe: 35 heures par an, ce qui est comparable à de plus grandes villes comme Bruxelles. Cela représente un coût de 30 à 40 euros par heure et par personne, «un coût global extrême pour la société», ajoute Jean-Claude Juchem.

Le projet, intitulé Mobility Management, a été élaboré par différents experts à travers l’Europe. «Nous nous sommes basés sur une étude du ministère du Développement durable en 2017 qui constate que les embouteillages sont créés par les transports domicile-travail», explique le professeur Francesco Viti de l’Université du Luxembourg. «Au Luxembourg, 240.000 résidents sont actifs, plus 180.000 frontaliers qui utilisent, pour la plupart, leur véhicule privé, qui garantit une indépendance et confort. Les heures de pointe engendrent des bouchons quasi quotidiens, produisent des retards, stress et frustration».

Proposer de bonnes pratiques

D’où l’idée de créer un «mobility management»: il s’agit de conseiller les employés et de les accompagner pour leur apporter des solutions après avoir suivi eux-mêmes une formation. Sur le modèle du travailleur désigné. «Il faut avoir un langage commun à l’entreprise. La préoccupation des RH, c’est l’absentéisme, la flexibilité des horaires de travail. Pour le financier, son souci, c’est les coûts. On y oublie le salarié».

Le but de cette formation de trois jours (18, 19 et 24 avril prochain – en anglais car les intervenants viennent des Pays-Bas) est de comprendre la problématique des salariés dans l’entreprise et proposer des bonnes pratiques, des solutions de mobilité communes. Le but est l’échange de bonnes pratiques. Parmi les solutions existantes: «car pooling», «car sharing», la mobilité est devenue un service en soi. L’important pour les auteurs du projet pilote est de mesurer la situation actuelle pour pouvoir mesurer les éventuels progrès par la suite.

Jean-Claude Juchem estime que la formation est déjà intéressante pour les entreprises avec plus de 100 employés, qu’elles soient privées ou publiques.

Sensibiliser, être en contact avec l’employeur: le but est d’offrir une plateforme de rencontres pour, à terme, apporter des solutions concrètes. L’idée est de créer un réseau de spécialistes de la mobilité.

François Bausch a annoncé jeudi que l’initiative serait sous l’égide du ministère du Développement durable. Plusieurs entreprises innovantes luxembourgeoises, telles que LuxMobility, L.S.C. Engineering, Motion-S ou encore le Verkéiersverbond, interviennent également dans ce projet, afin de partager leurs expériences dans la mise en œuvre de stratégies de gestion de la mobilité.