Les jeunes générations développent par ailleurs une consommation virale de l’info. (Photo: Adobestock / Peshkova)

Les jeunes générations développent par ailleurs une consommation virale de l’info. (Photo: Adobestock / Peshkova)

Si les médias traditionnels – radio, TV, presse – gardent de nombreux adeptes parmi les plus de 40 ans, ils ne trouvent guère leur place chez les plus jeunes, connectés 24h/24 à leur smartphone. La manière de consommer les informations distillées par ces médias a elle aussi changé. Les journaux se lisent sur tablette ou sur ordinateur, les émissions TV se regardent en différé sur les plates-formes de replay, au moment qui convient au téléspectateur, bousculant au passage l’icône que fut durant un demi-siècle la grand-messe du 20h.

Les 15-24 ans privilégient pour leur part internet et les réseaux sociaux comme vecteurs d’information, mais aussi les médias alternatifs. Les événements récents, comme le mouvement des «gilets jaunes» en France, ont mis en lumière un autre facteur-clé: la défiance croissante vis-à-vis des journalistes et des médias institutionnels. Jugeant que l’information distillée par ces relais est manipulée par le pouvoir politique et les acteurs économiques, les citoyens reportent leur confiance sur Facebook et Twitter et sur les vidéos filmées par les acteurs des événements eux-mêmes ou diffusées en direct et sans montage sur Telegram, Facebook, YouTube.

Une pratique opportuniste de l’info 

De nouveaux médias innovants émergent, à l’instar de Brut, une chaîne TV 3.0 dont les sujets filmés par des journalistes professionnels sont diffusés en live sur les réseaux sociaux. Les jeunes générations développent par ailleurs une consommation virale de l’info. Ils s’intéressent en priorité aux sujets partagés par leur entourage – «une pratique opportuniste, qui fonctionne un peu au hasard», comme le souligne le sociologue Rémy Rieffel.

Les grands médias ont investi Facebook et Twitter par le biais de pages officielles. Ils espèrent ainsi reconquérir une audience perdue et séduire les millennials en collant à leurs habitudes de consommation. Reste à savoir ce qui prévaudra: l’assurance de disposer d’informations sourcées et vérifiées ou la sensation tenace d’avoir affaire à des médias malhonnêtes.