Pour Irdelle Lagnide, une des instigatrices du projet, ce label permettrait d'améliorer la confiance des utilisateurs.  (Photo: Maison Moderne)

Pour Irdelle Lagnide, une des instigatrices du projet, ce label permettrait d'améliorer la confiance des utilisateurs.  (Photo: Maison Moderne)

Les travaux d’un groupement d’entreprises nommé Secure Luxembourg, lui-même né d’un groupe de travail hébergé au sein de l’Apsi, ont abouti à un constat: aucun label accessible ne certifie la qualité de la sécurité informatique dans les entreprises au Luxembourg.

Pour Irdelle Lagnide, membre du groupe de travail en question, cette pièce du puzzle, en cours de constitution, est pourtant indispensable pour faire du pays un hub ICT pour le continent. «Un label a toujours pour effet collatéral de renforcer la confiance des utilisateurs. À l’heure où tout le monde veut se protéger, c’est indispensable. Il pourrait ainsi rapprocher les clients de leurs prestataires de services», souligne-t-elle.

Référentiel commun

Doté d’une vocation de sensibilisation, Secure Luxembourg permettrait, en outre, d’harmoniser les procédures en place grâce à un référentiel commun.

La question de la sûreté des données est transversale.

Jean Diederich, président de l'Apsi

«L’intérêt du label serait aussi de faire prendre conscience aux entreprises de l’écart qui peut exister entre leur perception et la réalité en matière de sécurisation de leurs systèmes», précise Irdelle Lagnide. Et Jean Diederich, président de l’Apsi et soutien du projet, de souligner: «La question de la sûreté des données est transversale. Elle mobilise tout secteur et toute fonction dans l’entreprise.»

Place forte ICT

Dans le schéma prévu, les candidats intéressés pourront faire leur demande via une page web où ils répondront à un questionnaire. Un accompagnement sera prévu tout au long du processus de candidature. Un auditeur se rendra sur site et un rapport sera remis à un comité de labellisation. «Notre approche est avant tout pragmatique. Nous ne voulons surtout pas d’une usine à gaz», ajoute Irdelle Lagnide.

Nous avons aujourd’hui besoin de structuration et de moyens. 

Irdelle Lagnide, membre du groupe de travail

Ce label, pensé il y a plusieurs mois et déjà présenté au ministère de l’Économie, devrait être géré par une structure étatique neutre, par exemple l’Ilnas ou Smile. Une fois en place, il sera attribué pour une période déterminée. «Nous sommes à un carrefour, nous avons aujourd’hui besoin de structuration et de moyens pour continuer. Un soutien gouvernemental marqué ferait avancer les choses. C’est le gouvernement et l’entente privé/public qui feront de ce label une marque de référence pour tous les acteurs qui souhaitent s’exporter.»

Pour Jean Diederich, ce label permettrait, en effet, d’être plus compétitif sur le plan international, d’autres pays disposant de cette reconnaissance. «Certains appels d’offres européens ou étrangers – je pense notamment à la France avec l’Anssi –, demandent un label de ce type comme garantie et voie d’accès. Les entreprises luxembourgeoises sont disqualifiées d’entrée de jeu, note-t-il. Aujourd’hui, au Luxembourg, il y a deux situations extrêmes: ou une société n’a rien ou elle est certifiée PSF ou PSDC, qui est une procédure lourde et hors de la portée des PME. Nous voulons combler un vide intermédiaire.»

Et Irdelle Lagnide d’affirmer: «En disposant de nouvelles ressources, la clé du futur du groupe, nous pourrions avoir une représentation à Bruxelles, suivre les avancées réglementaires dans le domaine de la sécurité et porter la voix du Luxembourg dans les débats. Dans un deuxième temps, pourquoi ne pas créer une structure autonome et indépendante de l’Apsi pour donner une vie propre au projet.» Le groupement espère un lancement du label à la rentrée.