Pour Yves Maas, président de l'ABBL, les banques évoluent dans un environnement compliqué. (Photo: Julien Becker / archives )

Pour Yves Maas, président de l'ABBL, les banques évoluent dans un environnement compliqué. (Photo: Julien Becker / archives )

À l’heure de tirer le bilan de l’année 2014, l’ABBL (Association des banques et banquiers, Luxembourg) pointe avant tout un environnement qui reste toujours compliqué. Par la voix de son président, Yves Maas, par ailleurs CEO de Credit Suisse Luxembourg, le secteur continue à mettre en avant l’excès de réglementation auquel le secteur est contraint par l’Union européenne et l’OCDE.

Pour l’année 2014, ces réglementations ont coûté 400 millions à l’ensemble des banques présentes au Luxembourg. Soit l’équivalent de 1% du PIB.

«Ce sont des moyens que nous ne pouvons pas utiliser pour mieux servir nos clients», poursuit le président de l’ABBL, qui convient qu’il fallait sans doute assurer la sécurité des consommateurs. Mais jusqu’à quel point?

Quoi qu’il en soit, les banques présentes sur le territoire grand-ducal sont solides. En 2014, la somme des bilans s’est renforcée: 737 milliards d’euros contre 713 en 2013. Le résultat net est également en hausse à 4,169 milliards d’euros (3,631 milliards en 2013) et le revenu des commissions atteint 4,072 milliards (3,962 milliards un an plus tôt). En revanche, le nombre d’établissements bancaires a légèrement diminué. Fin 2014, ils n’étaient plus que 143 pour 147 fin 2013.

Certains réfléchissent à pratiquer de l’offshoring ou de l’outsourcing.

Yves Maas, président de l'ABBL

L’emploi net du secteur est, lui, légèrement en baisse (de 166 unités à 44.056 postes). Ce sont surtout les banques qui en font les frais (482 emplois de perdus pour un total de 25.785 fin 2014) alors que les PSF spécialisés et les PSF de support continuent à recruter. «Le secteur risque de devoir réduire ses frais généraux, admet Yves Maas. Pour rester dans le vert, on ne peut jouer que sur les coûts. Certains réfléchissent donc à pratiquer de l’offshoring ou de l’outsourcing… ce que l’industrie pratique déjà depuis 25 ans.»

La banque privée poursuit sa mutation

L’ABBL observe également de grands changements dans le segment de la banque privée. Le total d’actifs sous gestion reste toujours supérieur à 300 milliards d’euros – 307 exactement –, par contre les plus petits clients laissent la place à de plus grandes fortunes. Un mouvement opéré depuis plusieurs années et qui se poursuit donc. «Un de nos grands atouts est de pouvoir servir une clientèle active dans plusieurs pays», explique Carlo Thill, vice-président de l’ABBL et CEO de BGL BNP Paribas. Dans ce mouvement, la clientèle de l’Union européenne se réduit au profit du reste du monde.

Enfin, l’association revendique aussi son rôle d’acteur important de l’économie. L’an dernier, elle a accordé pour 13,918 milliards d’euros de crédits aux entreprises. Une croissance lente: en 2011, le chiffre était déjà supérieur à 13 milliards (13,092 milliards). «Le problème ne vient pas d’un éventuel manque de liquidités des banques, pointe Carlo Thill. C’est plutôt qu’au cours de ces années, les entreprises n’ont pas vu suffisamment de perspectives de croissance pour se lancer dans des investissements.»