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Xavier Buck (Luxembourg ICT Cluster): «Tout le travail de promotion et de développement réalisé ces dernières années était le bon.»  

Sera-ce à la mi-juillet? Ou à la fin juillet? Les informations sont encore un peu floues quant à la signature définitive de l’accord entre le géant américain Google et le gouvernement luxembourgeois devant acter l’implantation d’un data center sur le territoire national. Un projet à 10 chiffres avant la virgule, l’investissement étant estimé à quelque 1 milliard de dollars.

Pourtant, les acteurs sur le terrain refusent de crier victoire trop tôt. «L’annonce des discussions en cours n’est pas nouvelle en soi. Étienne Schneider en avait déjà parlé depuis un moment», rappelle à Paperjam.lu Gérard Hoffmann, président d’ICTluxembourg, la «méta fédération» regroupant les principales associations professionnelles du pays. «Mais il est encore prématuré de dire que la signature est imminente. Le dossier est d’une complexité extraordinaire et annoncer trop tôt qu’un accord est trouvé pourrait nuire à l’ensemble. Les négociations continuent.»

Un trio gagnant

Également président de Fedil-ICT, Gérard Hoffmann fait partie de ces négociations. Ce n’est pas lui qui le dit, mais Xavier Buck, président du cluster ICT, pour qui le succès du projet qui se dessine est le fruit de l’engagement et du travail acharné de trois personnes: «Étienne Schneider, Gérard Hoffmann et Ed Wangen (l’ancien CEO de Luxconnect, dont il est aujourd’hui président du conseil d’administration). Cela montre en tous les cas que tout le travail de promotion et de développement réalisé ces dernières années était le bon.»

Cela va clairement agrandir l’ensemble de l’écosystème et nous donner une vraie masse critique.

Xavier Buck, président du Luxembourg ICT Cluster

Le Luxembourg n’est évidemment pas un novice en matière d’attraction de grands acteurs de l’ICT. Le développement de Luxconnect, d’EBRC, mais aussi tous les investissements réalisés en matière de réseau de fibres optiques ou encore l’établissement d’un cadre réglementaire attractif et flexible sont autant de raisons des succès passés. «Mais là, cette annonce à venir constitue vraiment un aboutissement – enfin! – de toutes ces démarches», se réjouit M. Buck. «Cela va nous donner une visibilité sans pareille pour le futur et même si certains acteurs perdront peut-être quelques clients, cela va clairement agrandir l’ensemble de l’écosystème et nous donner une vraie masse critique.»

La concurrence est rude

Ce n’est pas la première fois que Google flirte avec le Grand-Duché. La dernière fois, il avait finalement préféré poser ses données de l’autre côté de la frontière, en Wallonie. Il faut dire que la Région wallonne avait pour le moins déroulé le tapis rouge, en offrant le terrain et divers autres avantages pécuniaires.

L’arrivée qui semble désormais si imminente de Google va-t-elle donner des idées à un autre éminent membre de l’informel «Gafa», Facebook pour ne pas le citer, ou à d’autres acteurs internationaux majeurs? «Il ne faut pas s’attendre à une ruée soudaine», prévient Xavier Buck. «La concurrence avec les autres pays est très féroce et chacun se bat avec ses armes. Au Luxembourg, la connectivité fibre est excellente, le prix de l’électricité est attractif et le savoir-faire dans le monde des data centers est indéniable. Sans compter qu’il est facile de pouvoir traiter directement avec un ministre. Cette proximité est une des belles cartes que le pays doit jouer.»