Marc Hemmerling (XBRL Luxembourg) (Photo: Olivier Minaire)

Marc Hemmerling (XBRL Luxembourg) (Photo: Olivier Minaire)

La mise en place d’ici à quelques semaines du plan comptable normalisé va créer un chantier qui devrait faire au moins deux gagnants: la Centrale des bilans et le standard XBRL.

La loi du 19 décembre 2002 sur la comptabilité et les comptes annuels des entreprises prévoyait, entre autres choses, la mise en place d’une Centrale des bilans. Le plan comptable normalisé, qui entrera en vigueur pour les exercices ouverts après le 1er janvier 2011, devrait lui permettre de se mettre «enfin» à fonctionner dans le cadre du dépôt de ces premiers bilans, en 2012.

Pour rappel, les entreprises devront déposer le solde de leurs comptes auprès de la Centrale des bilans et toutes les structures sont concernées: les sociétés luxembourgeoises, les succursales luxembourgeoises des sociétés étrangères et même les entreprises individuelles. Les seuls qui seront «épargnés» sont les commerçants dont le chiffre d’affaires annuel est inférieur à 100.000 euros. Cette centrale permettra aux administrations et établissements publics luxembourgeois d’accéder aux balances avec le solde des comptes de l’ensemble des entreprises ayant «déposé leur bilan».

Un autre gagnant de la mise en place de ce plan comptable sera le standard XBRL (eXtensible Business Reporting Language). Il a été spécialement développé pour l’échange de rapports financiers sous forme numérique. Il permet de passer outre les besoins uniques et spécifiques, uniformise le formatage des données, ainsi que les encodages successifs. Autrement dit, il permet de simplifier la saisie comptable, créant davantage de transparence dans le cadre de la corporate governance des entreprises.

Son principe consiste à identifier de façon unique chaque information (comme les «fonds propres») dans un dictionnaire. Les informations répertoriées de manière structurée peuvent ensuite être reconnues, traitées et présentées de différentes manières selon le type d’utilisation souhaité: comptes annuels, déclaration fiscale… ou transmission pour consolidation à la maison mère, même à l’étranger.

Autrement dit, XBRL permettra, à partir d’une saisie unique, de s’assurer de la cohérence des données lors d’une transmission vers un partenaire de son environnement: la Centrale des bilans, sa maison mère, ses filiales, ses partenaires, son établissement bancaire…

Certains ont pris de l’avance… Marc Hemmerling, secrétaire général de XBRL Luxembourg, affirme ainsi que «pour certains acteurs déjà aujourd’hui, et encore plus à l’avenir, il s’agira d’un projet stratégique. Il faut pouvoir échanger facilement des informations à l’intérieur de groupes et avec le monde extérieur, comme avec les régulateurs. Avec XBRL, on peut le faire et optimiser les processus de reporting. Le standard a une dimension qualitative indéniable, il apporte de la précision et de la fiabilité: XBRL se base sur des taxonomies assorties d’une série de tags supplémentaires décrivant entièrement les données transmises: on ne se limite pas à une description informatique de la donnée, mais on fournit également la définition exacte de l’objet qu’elle est censée représenter, le libellé en plusieurs langues, la référence légale, la présentation visuelle, les dépendances avec d’autres données permettant une validation avant l’envoi des données.»