80% des frontaliers utilisent leur voiture pour se déplacer au travail. (Photo: AdobeStock / Powell83)

80% des frontaliers utilisent leur voiture pour se déplacer au travail. (Photo: AdobeStock / Powell83)

Depuis plusieurs années déjà, le département Développement urbain et Mobilité du Luxembourg Institute of Socio-Economic Research (Liser) étudie les dimensions géographiques, économiques et sociales du développement transfrontalier au Luxembourg. Pour lui, le problème pourrait se résoudre en partie par une meilleure politique d’aménagement du territoire.

Le département a clôturé en 2017 un projet portant sur les modélisations de l’évolution transfrontalière du développement urbain en utilisant des outils mathématiques de simulation. Ses conclusions sont sans appel: sans intervention de la part des autorités, le phénomène actuel d’étalement urbain va s’intensifier, et les problèmes de mobilité se renforcer. 

Une problématique et des projets qui impliquent nos voisins

Mais pour que cette intervention soit efficace, encore faut-il disposer d’un outil d’aide à la décision, dont la gouvernance serait partagée entre les pays concernés. Le projet MMUST (Modèle multimodal et scénarios de mobilité transfrontaliers) a été lancé en avril 2008 pour pallier cette carence. Financé dans le cadre du Programme Interreg VA Grande Région, auquel participe le Liser, ce programme – qui implique pour la première fois trois pays dans un tel modèle – permettra d’avoir une vue globale des problèmes de mobilité dans l’espace transfrontalier, de concevoir des scénarios d’aménagement, de les tester et d’en analyser l’impact sur le trafic. 

Le troisième axe de réflexion concerne les pratiques et les comportements de mobilité des individus. Au travers des messages émis quotidiennement sur Twitter par des navetteurs de la Grande Région, un projet de recherche doctorale conduit au Liser vise à comprendre comment ceux-ci perçoivent les transports publics et se réorganisent dans leurs déplacements face à un incident majeur (train supprimé, etc.).

Le fait que plus de 80% des frontaliers utilisent leur voiture pour se déplacer au travail serait dû à plusieurs facteurs: une forte dépendance culturelle à l’automobile, un réseau des transports publics congestionné aux heures de pointe et une périurbanisation telle, qu’à certains endroits, il n’est pas possible de se déplacer autrement qu’en voiture.