«Ouvrir une épicerie n’est, à notre avis, pas une concurrence déloyale, mais est une opportunité pour créer des postes de travail pour des personnes avec un handicap mental», explique Willy De Jong. (Photo: Matic Zorman)

«Ouvrir une épicerie n’est, à notre avis, pas une concurrence déloyale, mais est une opportunité pour créer des postes de travail pour des personnes avec un handicap mental», explique Willy De Jong. (Photo: Matic Zorman)

Quels ont été les grands projets d’Elisabeth au Luxembourg en 2018?

Willy De Jong. – «Nous avons notamment entamé une restructuration, qui prendra effet au début de cette année 2019, afin de créer une structure qui pourra assurer la gestion du groupe et qui sera juridiquement séparée de la Congrégation des Sœurs de Sainte Elisabeth. Aujourd’hui, nous possédons quatre activités différentes: les services pour enfants et jeunes, les services scolaires, les services pour personnes âgées et les services pour personnes présentant un handicap mental et/ou un polyhandicap.

Nous avons également rénové et modernisé l’école EPMC à Esch-sur-Alzette – 560 élèves pour une soixantaine d’enseignants, ndlr –, afin d’avoir des salles mieux équipées, et se rapprocher du secteur entrepreneurial. 12 millions d’euros ont été investis dans ces travaux pour l’école. Nous avons également commencé à construire un quatrième bâtiment pour le Cipa (centre intégré pour personnes âgées) de Berbourg afin de pouvoir libérer des chambres pour un nouveau projet de prise en charge de personnes âgées fragilisées en collaboration avec le Mifa (Ministère de la Famille, de l’Intégration et à la Grande Région). Le projet devrait être achevé en 2022, et nécessitera un investissement total de 24 millions d’euros.

Vous avez également été concernés par la réforme de l’assurance dépendance?

«Elle est en effet entrée en vigueur au 1er janvier 2018, et c’est encore un peu le flou aujourd’hui. Nous restons vigilants, car notre plus grande crainte est de ne plus pouvoir garantir la même prise en charge de qualité à nos clients, surtout pour les personnes présentant un handicap ou une démence. 

Y a-t-il de grands projets prévus pour cette année 2019?

«Nous avons plusieurs projets de construction et de rénovation dans différents sites, notamment au centre d’accueil Kannerland et à Esch-sur-Alzette, pour les besoins des activités pour enfants et jeunes. Nous allons réaliser un service de logement encadré pour jeunes adultes de la Anne asbl et de la Yolande asbl. Nous avons également un projet de construction d’une structure spécialisée pour personnes en situation de handicap intellectuel, présentant des troubles de comportements dans le cadre d’un plan national et en collaboration avec le Mifa. 

Quelles sont vos attentes pour le futur de l’économie luxembourgeoise?

«Je souhaiterais que l’on ait une économie pour laquelle la responsabilité sociétale entrepreneuriale (RSE) n’est pas un gadget marketing, mais une vraie conviction et un vrai engagement, parce qu’on a quelques fois l’impression que la RSE est un ‘fourre-tout’. Ouvrir une épicerie n’est, à notre avis, pas une concurrence déloyale, mais est une opportunité pour créer des postes de travail pour des personnes avec un handicap mental.»