Cette directive, mise en place pour inciter les plates-formes numériques à mieux rémunérer les créateurs de contenu, mais également à mettre en place un «droit voisin», pose trois problèmes majeurs. (Photo: Fotolia/Olivier Le Moal/Archives)

Cette directive, mise en place pour inciter les plates-formes numériques à mieux rémunérer les créateurs de contenu, mais également à mettre en place un «droit voisin», pose trois problèmes majeurs. (Photo: Fotolia/Olivier Le Moal/Archives)

Réforme du droit d’auteur: peu de solutions, beaucoup de problèmes?

Votée il y a une semaine par le Parlement européen, la réforme du droit d’auteur menace-t-elle internet? Cette directive, mise en place pour inciter les plates-formes numériques à mieux rémunérer les créateurs de contenu, mais également à mettre en place un «droit voisin» (qui permettrait aux médias d’être rémunérés pour la réutilisation de leurs articles), pose trois problèmes majeurs. Elle devrait ainsi limiter les utilisateurs dans leur réutilisation de certains contenus audio et vidéo en censurant automatiquement les contenus qui pourraient poser problème. Pour ses opposants, la loi pose également un problème de surveillance économique des internautes. «Cette directive va renforcer la publicité ciblée qui consiste à surveiller tout le monde, tout le temps, partout, et souvent sans notre consentement libre», explique Arthur Messaud, juriste et membre de La Quadrature du Net. Enfin, cette loi pourrait directement desservir les médias eux-mêmes. Pour éviter les taxes, les plates-formes numériques pourraient choisir de limiter la diffusion de ce type de contenu et ainsi les pénaliser. C’est notamment ce qui s’est passé en Espagne et a entraîné une baisse de trafic pour les médias de 6 à 30%.

Et si on mettait l’IA au régime?

Alors que les régulateurs et le RGPD ont mis à mal le business de la collecte des données, beaucoup se sont élevés prétextant que ces assauts seraient autant de freins à l’avènement de l’IA. Pourtant, l’argument ne tient plus pour Yann Lechelle, COO de Snips. Ce dernier explique que si les données sont effectivement primordiales pour «éduquer» une intelligence artificielle, elles ne sont plus pertinentes une fois qu’un certain palier est passé. «L’asymptote illustrant le rapport entre intégration des données et efficacité de l’IA, suivant ‘le modèle des retours diminuant’, n’est ni linéaire ni exponentielle. Une fois qu’un modèle est stable, bien entraîné, il est donc inutile de capter plus de data», explique Yann Lechelle. Ce dernier admet tout de même que ce raisonnement ne tient pas pour les IA nécessitant des données vouées à évoluer régulièrement.

Acculturation et formation: quand Thales montre l’exemple

Les grands groupes peuvent-ils vraiment effectuer leur mue digitale? Eh bien oui, et c’est ce qu’a voulu montrer le groupe Thales en annonçant qu’il allait effectuer un tour de France avec sa Digital Factory.

L’occasion pour cette structure, qui a pour but de démontrer les vertus de la transformation digitale, de lancer la Digital Academy, un programme de formation personnalisé pour les collaborateurs du groupe. «Nous voulons que les personnes développent leurs compétences digitales. Cela passe par une adoption des nouveaux outils, mais aussi – et surtout – de la culture digitale, de nouvelles façons de travailler, de nouvelles valeurs et de nouveaux business models permis par le numérique», explique Jean-Yves Plu, président de l’écosystème digital de Thales. Autre objectif: acculturer les salariés de manière à ce que l’entreprise devienne plus attractive pour les plus jeunes. Et Jean-Yves Plu de conclure: «Il faut adapter notre culture à celles des générations Y et Z: ce ne sont pas elles qui vont rentrer dans le moule, c’est le moule qui doit évoluer.»

S’abonner à la veille digitale #HUBRADAR proposée par le HUB Institute.