«Ce n’est pas que la politique ne s’intéresse pas aux entreprises.» Mercredi soir à la Rockhal, Michel Wurth ne voulait pas faire de reproche au ministre des Finances, Pierre Gramegna (DP), qui venait se s’exprimer quelques minutes avant lui. Ni au nouveau ministre en charge des Classes moyennes, Lex Delles (DP), également présent dans l’assemblée.

Appelé sur scène pour recevoir le prix de 7e décideur économique le plus influent du Luxembourg à l’occasion du Paperjam Top 100 2018, Michel Wurth a tenu plutôt à expliquer par des chiffres le décrochage entre le corps électoral – dont les «stakeholders» des politiques – et la vie dans les entreprises 

«Sur 100 électeurs, 50 ne travaillent pas, sur les 50 qui travaillent, 22 sont chez le lauréat M. Wolff (président de la CGFP, classé 10au Paperjam Top 100 2018), 28 sont soit indépendants, soit travaillent dans les entreprises», précise Michel Wurth.

Et d’enfoncer le clou: «La place financière représente un tiers de l’économie luxembourgeoise, mais 5% d’électeurs.»

Celui qui est aussi président de la Chambre de commerce et de l’UEL a tenu, sur base de ces chiffres, à dédier son prix «à tous ceux qui s’engagent pour les entreprises, au-delà de leur responsabilité de leader». «Nous avons besoin des hommes et des femmes qui défendent l’intérêt des entreprises vis-à-vis des politiques», a ajouté Michel Wurth sur scène. «Il faut plus de jeunes, il faut plus de femmes, il faut plus de non-Luxembourgeois (...), il faut des gens qui viennent s’engager dans les chambres professionnelles pour défendre l’intérêt des entreprises.» 

Quelques chiffres qui illustrent combien le dialogue entre les différentes parties de la société luxembourgeoise sera important au cours des cinq prochaines années. Un défi pour le gouvernement fraîchement en place.