Pour Frédéric de Radiguès, directeur général de la Brasserie nationale, le défi au Luxembourg «consiste à trouver les bons profils». (Photo: Sven Becker)

Pour Frédéric de Radiguès, directeur général de la Brasserie nationale, le défi au Luxembourg «consiste à trouver les bons profils». (Photo: Sven Becker)

M. de Radiguès, dans un contexte de resserrement des effectifs dans le secteur brassicole, quelle est la stratégie mise en place par la Brasserie nationale pour dénicher les bonnes personnes?

«C’est un défi ici au Luxembourg de trouver les bons profils. Ce que nous avons fait au niveau de la brasserie, c’est accompagner des jeunes à partir de l’école ou de l’université pour qu’ils puissent faire leur stage chez nous de manière à pouvoir directement les intégrer par la suite au sein de notre société. La philosophie est vraiment de les prendre depuis le départ. Pour la partie Munhowen (filiale de la Brasserie nationale en charge de la commercialisation et de l’administration de la brasserie, ndlr), nous avons démarré un processus de recrutement de jeunes talents, pour assurer la relève de notre comité de direction dans les dix prochaines années. Et c’est pour ça que nous avons une politique de recrutement auprès des universités, que ce soit au Luxembourg, en France ou en Belgique pour que ces 'young potentials' aient l’opportunité de tourner au sein des différents services afin de pouvoir devenir les cadres de demain.

Dans cette logique, la Brasserie nationale pourra ne plus être dirigée de manière familiale comme cela a été le cas jusqu’à présent?

«L’un n’empêche pas l’autre, car le recrutement ne se fait pas uniquement outre-frontières et en tant que société luxembourgeoise, nous veillons à garder cet équilibre entre Luxembourgeois et étrangers. C’est important pour nous d’avoir des collaborateurs ayant des origines luxembourgeoises, ou du moins qui puissent s’exprimer en luxembourgeois.

Tous les jeunes ne rêvent pas de rentrer dans une grande multinationale.

Frédéric de Radiguès, directeur général de la Brasserie nationale

Quels sont les types de profils que vous recherchez?

«Nous sommes à la recherche d’ingénieurs pour la brasserie et pour l’aspect commercial, mais aussi de personnes qui travaillent dans la finance ou bien encore des spécialistes de la logistique. Cela permet d’englober les quatre métiers qui font notre société, à savoir le brassage, la logistique, le commercial et le financier.

Et quels sont vos critères pour dénicher ces talents?

«Nous avons recours à des journées de 'bourse aux talents' où les sociétés peuvent se présenter dans les universités, et notre objectif est d’être de plus en plus présents lors de ces événements pour expliquer qui nous sommes, quelle est notre philosophie.

La maîtrise des langues est importante, c'est un prérequis.

Frédéric de Radiguès, directeur général de la Brasserie nationale

Quels sont les retours que vous avez reçus jusqu’à présent?

«Nous avons débuté cette politique l’année dernière et pour le moment, le feed-back est bon. Tous les jeunes ne rêvent pas de rentrer dans une grande multinationale, beaucoup recherchent une société à taille humaine dans laquelle il y a des valeurs, dans laquelle des échanges avec les représentants peuvent avoir lieu et où il existe des opportunités pour faire carrière. On peut, chez nous, démarrer au bas de l’échelle et atteindre un poste de direction dans un délai de 10 ans. Et ça, c’est appétissant pour un jeune.

Vous êtes donc à la recherche de jeunes diplômés…

«Oui, nous attendons des personnes avec un bac+4, de manière générale et, si possible, qui soient multilingues français, allemand, luxembourgeois. Ou si elles ne parlent pas luxembourgeois, au moins allemand de manière à pouvoir au moins maîtriser les langues officielles de manière impeccable. Cette maîtrise est importante et constitue un prérequis que j’estime indispensable, mais le critère primordial reste la personnalité de l’individu.

Ce qui va faire la différence entre quelqu’un qui a un peu de potentiel et quelqu’un qui a un grand potentiel, c’est sa personnalité. C’est la raison pour laquelle, à titre personnel, j’interroge tous les candidats qui veulent entrer dans la société pour les sélectionner sur ce critère.»