La construction de ce nouveau bâtiment est l’occasion d’un nouveau départ pour le lycée. (Photos: Éric Chenal)

La construction de ce nouveau bâtiment est l’occasion d’un nouveau départ pour le lycée. (Photos: Éric Chenal)

Le contexte n’était pas facile: un terrain en forte déclivité (18 m tout de même!), une intégration avec des bâtiments existants, et un chantier qui a dû se dérouler tout en maintenant l’activité d’enseignement… Mais ce tour de force a été relevé, et même avec brio, ce qui a été largement salué par le directeur de l’établissement qui n’a pas tari d’éloges sur l’équipe. Lorsque les usagers témoignent avec autant d’enthousiasme, il faut le signaler!

La construction de ce nouveau bâtiment est l’occasion d’un nouveau départ pour le lycée, qui a choisi également de changer de nom et de donner une nouvelle dynamique à son enseignement classique et technique, avec de nouveaux projets pédagogiques.

Le premier contact avec la rue est un bâtiment compact aux lignes contemporaines qui vient sobrement, mais avec assurance, se poser au milieu du quartier résidentiel. La façade est réalisée en plaques de fibres-ciment nuancées dans les tons blanc et gris. «Les trois formats différents de plaques permettent d’introduire une plus petite échelle sur cette grande surface qui dialogue avec la rue», précise l’architecte Carole Schmit. François Bausch, lors de son allocution, a d’ailleurs salué l’apport urbanistique de cette nouvelle construction.

L’ensemble du bâtiment est réalisé avec des matériaux bruts, économie oblige, comme le béton, des profilés industriels, le carrelage. «Mais chaque ligne est dessinée et tous les détails sont travaillés précisément. Nous n’avons utilisé que des éléments standards et poussé au maximum le soin de leur mise en œuvre», ajoute Carole Schmit.

Maacher Lycée

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La construction est réalisée en béton, ce qui permet de profiter d’une bonne inertie thermique. Pour en améliorer l’acoustique et éviter de trop grandes réverbérations, des panneaux de mousse acoustique et des blocs absorbants ont été installés. Un travail important a également été réalisé sur les proportions, ce qui confère une impression de confort dans l’ensemble du bâtiment. Dans la salle des fêtes, le grand voile en béton est réalisé grâce à une technique particulière qui inclut des «ballons» d’air permettant ainsi d’alléger l’ensemble et de réaliser une grande portée sans avoir recours à des poteaux. Dans chaque espace, la recherche de lumière naturelle est optimisée. Une toiture végétale permet de réduire significativement le rejet des eaux de pluie.

Un programme dense sur un terrain compliqué

L’extension regroupe un programme dense, sur une surface relativement modeste (1,54 ha): 31 salles de classe, cinq salles de sciences, deux laboratoires scientifiques, des salles d’informatique et de musique, deux ateliers de menuiserie, une salle des fêtes, des locaux pour les professeurs et l’administration. «Le programme était complexe, et à cause de la topographie du site, une simple superposition des volumes n’était pas possible. Il a donc fallu fournir un travail conséquent pour adapter le volume aux besoins, et y intégrer la technique nécessaire», explique l’architecte.

Lycée Maacher 

Lycée Maacher

Les couloirs et les salles de classe sont divisés par de grands meubles intégrés qui contiennent à la fois la technique, qui disparaît ainsi visuellement de l’espace, et des espaces de rangement – placards et casiers – ou de présentation. Certaines niches sont vitrées et servent ainsi aux enseignants qui le désirent pour y présenter des éléments tout en permettant une percée de lumière naturelle depuis les fenêtres des salles de classe jusque dans le couloir.

Parmi les innovations, on peut également souligner la création d’espaces de rencontre plus informels dans les couloirs, suffisamment grands pour y accueillir une classe entière, avec des assises et la possibilité d’y faire des expositions. Ces espaces se trouvent dans la section Sciences humaines et Arts.

Les missions complémentaires

Polaris a également eu en charge la mission de signalétique du bâtiment. C’est ainsi que le béton brut est peint à certains endroits en blanc. De grands motifs apparaissent sur les murs des couloirs, donnant une identité à chaque lieu. Sur les plafonds des salles de cours, des forment géométriques prolongent l’apport de lumière naturelle et font une liaison visuelle avec le couloir, puisque ces formes s’y poursuivent. Cette idée de continuité visuelle est d’ailleurs reproduite à d’autres endroits dans le bâtiment, comme le dallage du rez-de-chaussée qui se poursuit graduellement entre intérieur et extérieur.

Dans la cour, on remarque un travail très fin sur les obliques, permettant de rattraper la dénivellation, sans mur de soutènement, avec seulement un escalier, tout en offrant des espaces que les élèves peuvent facilement s’approprier. «L’ensemble de l’aménagement extérieur à l’air homogène et pourtant chaque élément est différent.»

Soulignons enfin que le budget de 29.500.000 euros a été parfaitement maîtrisé.

Fiche technique

  • Maître d’ouvrage: ministère du Développement durable et des Infrastructures, Administration des bâtiments publics.
  • Architecte: Ass.mom. Polaris Architects et Arcoop
  • Ingénieur génie civil: InCA
  • Ingénieur génie technique: Jean Schmit Engineering
  • Ingénieur façade: Rache Engineering
  • Ingénieur acoustique: Luxcontrol
  • Ingénieur éclairage: Licht Kunst Licht
  • Bureau de contrôle: Luxcontrol
  • Organismes agréés: TüV Saarland
  • Coordinateur sécurité et santé: C.S.D.

Article issu de archiduc.lu