Prévu pour atteindre quatre étages, le futur immeuble de bureaux doit permettre à ses occupants d’avoir une vue sur la piste et sur des espaces verts. (Photo: Bjarke Ingels Group )

Prévu pour atteindre quatre étages, le futur immeuble de bureaux doit permettre à ses occupants d’avoir une vue sur la piste et sur des espaces verts. (Photo: Bjarke Ingels Group )

Pour poursuivre sa croissance et confirmer son image d’aéroport régional haut de gamme, le Findel va se transformer. Si l’idée avait été dévoilée en juin 2016 sous la forme d’un master plan, elle est en passe de devenir concrète avec la présentation du premier chantier qui fera de l’aéroport un nouveau pôle économique de la capitale.

Baptisé «Skypark Business Centre South», le futur ensemble prendra la forme d’«un immeuble flexible aux formes fluides» de quelque 15.000m2, allant jusqu’à quatre étages et destiné à accueillir «des espaces de bureaux, des magasins, des restaurants, des activités de fitness, des services liés à l’activité des terminaux, comme la location de véhicules, du carsharing et une crèche», annonce René Steinhaus, le nouveau CEO de Lux-Airport, qui précise que ce chantier doit s’étaler entre «le courant 2019 et 2021-2022».

Pour ce premier projet qui se veut emblématique, Lux-Airport a fait appel à un cabinet international de renom, Bjarke Ingels Group (BIG), concepteur du futur siège de Google à Mountain View, de l’un des immeubles de Ground Zero à New York ou bien encore de la centrale électrique équipée d’une piste de ski à Copenhague. Un choix qui ne se veut pas anodin puisque le cabinet danois, associé pour ce projet au cabinet Metaform pour son premier projet au Luxembourg, revendique des projets «écologiquement responsables».

Un concept que le Findel entend développer à l’avenir, conformément à la stratégie décidée en 2017 qui prévoit que l’aéroport devra être neutre en termes d’émissions de CO2d’ici 2020. D’où le parti pris de créer un bâtiment qui sera équipé d’une structure en bois, d’une double façade isolante ou bien encore d’un toit végétalisé. «Nous avons essayé de prendre l’ADN du site pour le transposer dans de nouvelles fonctionnalités», assure Jakob Sand, partner chez BIG, en référence au choix des matériaux et à l’intégration du bâtiment dans son environnement immédiat. À savoir entre le terminal A et le terminal B et devant la passerelle qui relie les deux.

Silence autour de la nouvelle taxe aéroportuaire

Interrogé sur le coût de ce projet, René Steinhaus a évoqué une fourchette comprise «entre 25 et 35 millions d’euros», sans autre forme de détails, le CEO de Lux-Airport assurant que «les détails précis de ce projet doivent encore être réglés». Même réponse en ce qui concerne la taille de la future crèche «qui dépendra de la demande des entreprises actives au Findel» ou du prix de la location des futurs bureaux. Seule certitude, ce projet, au même titre que les autres qui forment Airport City, sera financé de deux manières. Par les loyers des nouveaux espaces, d’un côté, et par la perception de taxes aéroportuaires, de l’autre.

Si le CEO assure «ne pas s’inquiéter pour trouver des candidats à la location», il garde le silence sur l’état d’avancement des discussions en cours au sein du ministère du Développement durable et des Infrastructures autour de la création d’une taxe d’atterrissage, destinée également à financer les travaux de rénovation de la piste, eux aussi prévus pour entrer dans une phase active en 2019. Une année qui sera aussi marquée par le début des travaux d’une partie de la gare souterraine du Findel, le premier niveau étant voué à héberger des commerces d’ici 2020, selon les prévisions avancées en juillet dernier par François Bausch (Déi Gréng), ministre du Développement durable et des Infrastructures.

Selon le calendrier dévoilé en juin 2016, la mue du Findel devrait s’achever à l’horizon 2025 et devrait coûter «plusieurs centaines de millions d’euros», financés «pour une partie» par les caisses de Lux-Airport et «éventuellement par des financements extérieurs», selon les chiffres avancés début 2017 par Johan Vanneste, ancien CEO de Lux-Airport.