«Les gens veulent avoir plus d’options de paiement et sont ouverts à la nouveauté quand ce qu’on leur propose est honnête et transparent», estime le CEO de Mash, James Hickson. (Photo: DR)

«Les gens veulent avoir plus d’options de paiement et sont ouverts à la nouveauté quand ce qu’on leur propose est honnête et transparent», estime le CEO de Mash, James Hickson. (Photo: DR)

«Fantastic!» Décontracté, le col de la chemise largement ouvert et un sourire qui ne le quitte pas, James Hickson a la «positive attitude». Cette culture à l’américaine, le Britannique l’a gardée de ses années passées à Wall Street, où il a travaillé pour Morgan Stanley. «Je suis arrivé l’année dernière au Luxembourg en provenance directe de Manhattan», lâche-t-il. «Certes, c’est différent, mais c’est un super pays.»

En cette matinée ensoleillée de juillet, il reçoit les journalistes pour communiquer sur les ambitions de croissance de la fintech nordique, qu’il dirige depuis mai 2017. Sa mission telle qu’elle lui a été communiquée par son conseil d’administration est «d’accélérer le business».

Une croissance exponentielle

Depuis l’arrivée de James Hickson, la fintech s’est transformée. Créée en 2007 à Helsinki, où elle a toujours son siège, elle a changé d’identité et de nom en octobre dernier, passant d’Euroloan à Mash. En parallèle, l’entreprise a passé un partenariat avec Verifone, l’un des leaders mondiaux des transactions en ligne, pour l’intégration sur les terminaux de paiement de sa solution de paiement différé. Une coopération qui lui ouvre un marché de «centaines de milliers de commerçants à travers l’Europe».

Enfin, au mois de novembre, Mash s’est lancée sur le marché espagnol, le quatrième après ceux de la Finlande, de la Suède et de la Pologne. Une stratégie expansionniste qui a permis à la société d’augmenter le nombre de ses clients de 114% entre 2016 et 2017, alors que son chiffre d’affaires a bondi de 26% sur la même période. Bref, Mash voit grand.

Paiement différé et crédit à la consommation

Spécialisé dans le prêt à courte durée, son produit phare est une solution de paiement différé. Avec l’aide d’une carte d’identité ou, comme en Suède, d’un numéro de portable, un client peut choisir de reporter le paiement d’un article chez un commerçant partenaire.

La facture lui est envoyée par la poste deux semaines plus tard avec, au choix, l’option d’un paiement intégral sans intérêt ou d’un règlement en plusieurs échéances. La solution existe également pour le shopping en ligne.

Ce sont les commerçants qui poussent nos solutions, car ils ont confiance.

James Hickson, CEO de Mash

La fintech propose également des crédits à la consommation jusqu’à 10.000 euros et, plus récemment, des cartes de crédit. Elle offre tous ces services elle-même, dans les pays où elle dispose d’une licence de régulateur, comme en Suède, ou en partenariat avec une banque.

«Les gens veulent avoir plus d’options de paiement et sont ouverts à la nouveauté quand ce qu’on leur propose est honnête et transparent», estime James Hickson. «Dans les marchés où nous sommes présents, ce sont les commerçants qui poussent nos solutions, car ils ont confiance.»

Le Luxembourg n’est pas une priorité

Le mois dernier, Mash a été considérée comme une des 50 fintech à suivre en Europe par l’organisme FinTechCity, alors que la start-up est devenue un «innovative partner» de la Lhoft début juillet. Un partenariat qui lui a permis de déménager dans la foulée dans la House of Startups.

Mash s’est installée au Grand-Duché en 2015 avec l’objectif d’en faire son hub européen. L’entreprise n’y a toutefois pas installé son siège, qui reste dans la capitale finlandaise. En revanche, elle y a transféré l’ensemble de son management.

Nous attendons de trouver la bonne banque partenaire.

James Hickson, CEO de Mash

«Il est plus difficile d’attirer des talents au Luxembourg qu’à Helsinki», fait simplement remarquer James Hickson. «Nous sommes actuellement 16 à la Lhoft, mais je pense que nous remplirons les 26 places que nous avons à disposition dans les 12 mois à venir.»

Le lancement de ses solutions de paiement différé et de crédit au Grand-Duché est envisagé par Mash, mais pas tout de suite. «Nous attendons de trouver la bonne banque partenaire, mais notre priorité première est d’accélérer nos businesses dans les marchés où nous nous trouvons», précise James Hickson, sans donner plus de détails.