La microfinance permet le développement de micro-entreprises dans les pays les moins avancés. (Photo: Licence C.C.)

La microfinance permet le développement de micro-entreprises dans les pays les moins avancés. (Photo: Licence C.C.)

En tout, trois services financiers existent pour la gestion des risques: l’assurance, le crédit et l’épargne. Pour maximiser l’impact et répondre aux besoins, la micro-assurance ne devrait pas être abordée isolément, mais associée et complétée par l’épargne et le crédit. De plus, la micro-assurance peut être groupée avec d’autres services quotidiens tels que les cartes de téléphonie mobile ou les envois d’argent pour récompenser la fidélité des clients ou augmenter l’utilisation. 

2 à 4 millions de clients potentiels

Avec un potentiel estimé de 2 à 4 milliards de clients, il est urgent d’accélérer le développement des marchés de l’assurance afin qu’ils puissent stimuler le développement et réduire la pauvreté. Bien que la micro-assurance se développe rapidement, il est généralement difficile d’adapter les systèmes et les processus établis, conçus pour les clients traditionnels, aux exigences du marché des personnes à faible revenu. 

Les prestataires de micro-assurance sont confrontés à plusieurs défis de taille, mais principalement à la confiance des clients. De fait, les services ciblent les clients qui ne connaissent pas bien l’assurance et, par conséquent, qui ont du mal à comprendre sa valeur. Aussi, de nombreuses personnes ne sont donc pas informées de ce que l’assurance implique réellement. L’éducation financière est donc extrêmement importante, car beaucoup croient qu’il est inutile d’investir dans un produit à moins de recevoir un avantage immédiat. 

Le calcul de la prime d’assurance adaptée à la cible représente un autre défi.

Frédéric Ruaz, Ada

Le manque d’éducation des populations à faible revenu sur le besoin d’assurance peut représenter un blocage dans la croissance, mais les organisations qui sont sur le terrain, en contact avec les populations cibles, comme les institutions de microfinance (IMF), aident à faciliter le partage d’informations sur le sujet, ainsi que leur procurer l’accès plus facilement. Les IMF représentent 50% du marché de canaux de distribution de la micro-assurance, ensuite les assureurs privés (30 plus grandes compagnies d’assurances) qui représentent 20% du marché.  D’autres modes de distribution existent également: les mutuelles, les services par téléphone mobile et la protection sociale. 

Gérer les risques 

Concernant les IMF, plusieurs cas de figure de proposition de produits se présentent: elles peuvent vendre un produit d’assurance de manière «standalone», mais toujours avec un assureur derrière pour prendre le risque, ou lier le produit à des prêts de microfinance.

Le calcul de la prime d’assurance adaptée à la cible représente un autre défi. Celui-ci est analysé par les actuaires qui peuvent aider à constituer une boîte à outils, composée de modèles simples et de documents d’orientation, librement accessibles aux groupes d’assurés, aux IMF et à toutes les autres parties impliquées dans la micro-assurance. Avec la croissance de la micro-assurance à un rythme si élevé, avec de plus en plus de personnes qui en bénéficient chaque jour, de telles innovations, comme le digital, sont très prometteuses. 

Un sujet transverse à la Maison de la microfinance du Luxembourg

Ada, l’ONG luxembourgeoise spécialisée dans le développement de services et produits financiers pour les plus démunis, invite au Luxembourg des professionnels de la micro-assurance de deux régions très distinctes, des Philippines et du Nicaragua, pour présenter deux cas de figure sur l’accès à ce service indispensable.

Comment ces services sont-ils adaptés à leur clientèle et quelles innovations sont mises en place pour répondre aux besoins dans les différentes régions du monde?

Vous aurez l’occasion de rencontrer ces invités lors du prochain Midi de la microfinance, organisé le 7 juin à 12h à la Arendt House par Ada et InFiNe.lu, un réseau luxembourgeois de promotion de services financiers responsables et inclusifs, et en collaboration avec le Microinsurance Network, plate-forme de travail constituée de 80 membres actifs dans la micro-assurance dans 40 pays.

L’événement est gratuit et ouvert à tout le monde. 

Plus d’informations sur le site de l’Ada.