C’est à quelques jours de la rentrée qu’a été publié au Mémorial l’arrêté ministériel du 29 août portant accréditation de la Luxembourg School of Business (LSB) en tant qu’établissement d’enseignement supérieur spécialisé et de son programme d’études à temps partiel, Master of business administration (MBA).
Une précieuse accréditation obtenue à l’issue de près de deux ans de procédure d’évaluation de la qualité de la formation par l’agence néerlando-flamande NVAO (Nederlands-Vlaamse Accreditatieorganisatie). «Nous sommes les premiers à passer ce nouveau processus d’accréditation beaucoup plus strict qu’auparavant», se félicite Marin Njavro, cofondateur et managing director de la LSB. «Cette agence est connue en Europe pour ses critères assez élevés.»
Certains ont même déjà un doctorat ou 20 ans d’expérience, mais pas comme managers.
Marin Njavro, managing director de Luxembourg School of Business
Inscriptions, infrastructures, recherche, professeurs… Autant d’aspects pris en compte par la NVAO qui a rendu son rapport avec recommandation positive au début du mois d’août. «Cette accréditation est cruciale pour nous, parce qu’elle veut dire que tous nos diplômes sont reconnus par l’État au titre de masters universitaires», souligne Marin Njavro. «Nous pouvons entamer un deuxième pas stratégique pour nous, à savoir les grandes accréditations internationales», notamment auprès de l’AACSB, qui réunit le gratin mondial des écoles de commerce. C’est la prochaine étape pour la LSB, que le président de l’AACSB a visitée en septembre 2016, et qui compte un membre du conseil scientifique de l’AACSB parmi ses fondateurs.
À plus long terme, la LSB vise la participation à des classements internationaux. Mais dans l’immédiat, des ressortissants extra-européens vont déjà pouvoir demander un visa d’étude pour rejoindre les rangs du programme MBA de la LSB.
La première génération d’étudiants en MBA de la Luxembourg School of Business vient de clôturer les deux années de formation à raison d’un week-end sur deux – il s’agit en effet exclusivement de professionnels, parmi lesquels des managers et même des CEO, suivant les cours sur leur temps libre. Moyenne d’âge: 38 ans. «Certains ont même déjà un doctorat ou 20 ans d’expérience mais pas comme managers, et se retrouvent à un poste où ils doivent gérer des personnes et découvrent un travail très différent», explique Marin Njavro.
Deux programmes MBA au Luxembourg
Le programme MBA de la LSB se renforce petit à petit: 6 étudiants pour la première génération, 10 pour la deuxième et 13 pour la troisième qui commence. Deux étudiants ont choisi le programme en un an qui les mobilise tous les week-ends. Des promotions à taille limitée et triées sur le volet pour garantir la qualité de chaque cru. Une sélectivité revendiquée et permise par l’autre activité de la LSB, la formation au bénéfice des managers et des sociétés (executive education), qui compte 650 participants chaque année.
L’accréditation institutionnelle et du MBA permet enfin à la LSB de stabiliser son équipe. Les trois professeurs récemment embauchés seront 15 d’ici 18 mois, même si l’école compte perpétuer les cours dispensés par des professeurs d’universités éminentes, de Harvard à Duke en passant par le MIT.
Seuls deux établissements proposent le MBA au Luxembourg: la Luxembourg School of Business et la Sacred Heart University, qui a installé un campus au Grand-Duché en 1991. Celle-ci, accréditée par l’AACSB et officiellement reconnue par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche en 2007, compte 50 étudiants en MBA à temps plein par année académique. «Le programme MBA de la SHU est intentionnellement petit», indique la SHU à Paperjam.lu. «De plus petites classes, cela veut dire que les étudiants passent plus de temps avec la faculté et le personnel. Ils font connaissance avec leurs pairs lors d’interactions en petits groupes. Nous pouvons répondre à leurs besoins rapidement et efficacement.»
Pas de MBA en vue à l’Uni
Depuis 2012, le programme s’est élargi avec un MBA incluant six à huit mois de stage rémunéré en entreprise. La formule, qui avait attiré cinq étudiants lors de son lancement, en compte trois fois plus cette année.
Quant à l’Université, la création d’une business school en son sein n’est plus à l’ordre du jour en tant que telle après plusieurs années de tergiversations. Mais une filière Business education, fruit d’un partenariat avec la Chambre de commerce, a été lancée en 2014. Deux masters y sont dispensés: l’un, dédié aux professionnels, sur l’entrepreneuriat et innovation, l’autre, académique, en comptabilité et audit. La filière propose également un bachelor en gestion destiné aux professionnels. Mais aucun MBA en vue à moyen terme, a indiqué l’Uni, interrogée par Paperjam.lu.