Se diriger vers un modèle de croissance durable pourrait offrir des opportunités d’affaires très importantes. (Photo: Julien Becker / archives )

Se diriger vers un modèle de croissance durable pourrait offrir des opportunités d’affaires très importantes. (Photo: Julien Becker / archives )

Tenter de maîtriser le réchauffement de la planète demandera des sommes colossales au cours des prochaines décennies. Mais pour certaines entreprises qui se lanceront dans le créneau, la lutte climatique peut aussi être source de bénéfices importants.

Pour accélérer le mouvement, la Commission mondiale sur l’énergie et le climat vient de publier un rapport qui va dans ce sens. Fondé en 2013 avec le soutien de personnalités du monde politique, des économistes et des chefs d’entreprise, ce groupe d’experts estime que les bénéfices d’un changement de modèle pourraient représenter 22.000 milliards d’euros à l’horizon 2030.

65 millions d’emplois

Cette nouvelle économie basée sur le climat pourrait aussi permettre, selon leurs calculs, de créer 65 millions de nouveaux emplois. Comment? En se donnant les moyens de développer des villes moins polluées, en plaçant résolument l’accent sur les énergies propres, sur une agriculture plus durable et en créant de nouveaux types d’infrastructures.

Dans le domaine de l’énergie, ils pointent aussi que les États ont tout à gagner à supprimer les subsides aux énergies fossiles. Selon l’étude de la Commission mondiale, en 2030, ils pourraient récupérer plus de 2.400 milliards d’euros en agissant de la sorte, ainsi qu’en fixant un prix du carbone nettement plus élevé qu’actuellement. Elle parle d’une fourchette entre 40 et 80 euros à partir de 2020.

Des années charnières

Le nouveau modèle de croissance qu’ils prônent pour le 21e siècle pourrait aussi permettre d’éviter, d’ici 2030 toujours, 700.000 décès prématurés liés à la pollution de l’air.

Pour la Commission, les deux-trois prochaines années seront cruciales en termes de décisions politiques stratégiques qui façonneront les 10 à 15 prochaines années. Or, insiste-t-elle, le rythme de ces transformations n’est pas assez soutenu. «Sans un changement radical, d’ici 2030, nous aurons perdu toute chance de maintenir l’augmentation de la température moyenne mondiale nettement en dessous de 2°C, ce qui nous exposerait à un changement climatique incontrôlé, dont le coût économique serait énorme.»