Et de trois. L’initiative Spaceresources.lu lancée par le gouvernement et qui vise à valoriser et exploiter les ressources spatiales, dont celles des astéroïdes, compte un nouvel acteur international à son bord. En l’occurrence la société japonaise Ispace.
L’annonce de cette arrivée a été réalisée devant la presse ce jeudi lors d’une conférence de presse menée par le ministre de l’Économie, Étienne Schneider.
Pionniers
Spécialisée dans la robotique et disposant d’un bureau aux États-Unis, Ispace installera son siège européen au sein de l’incubateur de Paul Wurth, le Incub, dédié aux start-up à vocation industrielle. Selon le CEO d’Ispace, Takeshi Hakamada, son entreprise embaucherait «quelques ingénieurs au Luxembourg».
Le ministre de l’Économie a souligné qu’il serait encore trop tôt pour mesurer les retombées exactes dans un secteur en voie de développement, l’objectif pour le moment étant d’être parmi les «first movers», donc les pionniers.
500.000 euros
Ispace sera accompagné par le List, le Luxembourg Institute for Science and Technologies, qui développe entre autres des instruments spectrographiques qui permettent de sonder sous la surface de la Terre. Et de la Lune. Ispace, choisie parmi les compétiteurs du Google X Prize, doit envoyer un rover miniature de 4 kilos environ sur la Lune et y prendre des photographies avant la fin de l’année pour gagner le prix de 20 millions de dollars.
Tom Wirtz, qui dirige le groupe Advanced Instrumentation for Ion Nano-Analytics du List, estime que Ispace représente une chance unique de déployer leur technologie dans l’espace.
Le gouvernement luxembourgeois soutient ce projet à hauteur de 500.000 euros, issus du budget dédié à Spaceressources.lu, et «participera ainsi à la première mission lunaire du Luxembourg», s’est réjoui Étienne Schneider. Le ministre de l’Économie a ajouté que le logo luxembourgeois «Let’s make it happen» sera affiché sur le rover. Décollage prévu le 28 décembre avec une fusée indienne du type PSLV (Polar Satellite Launch Vehicle).
Spacemining
Ispace est donc la troisième entreprise à signer pour être partie prenante de la nouvelle aventure spatiale luxembourgeoise. L’américaine Deep Space Industries, présente depuis juin 2015 au Grand-Duché, avait quant à elle indiqué son souhait de développer un vaisseau spatial en collaboration avec le Luxembourg. Autre entreprise américaine du secteur, Planetary Resources a quant à elle fait part officiellement de son intérêt en mai 2016.
La prochaine étape attendue est la finalisation du cadre légal entourant l’exploitation des ressources spatiales.
Récemment, le Luxembourg a aussi décroché l’organisation de l’édition 2017 de l’Asteroid Day, la journée mondiale de sensibilisation aux dangers et aux enjeux des astéroïdes.