Le Parti populaire européen a fêté ses 40 ans lundi soir. (Photo: Sven Becker)

Le Parti populaire européen a fêté ses 40 ans lundi soir. (Photo: Sven Becker)

Le Parti populaire européen (PPE) a 40 ans. Un anniversaire fêté hier soir à Luxembourg devant un auditoire de près de 700 personnes. L’événement était de taille et la liste des principaux orateurs a suffi à prouver le poids du PPE sur la scène européenne: Donald Tusk, président du Conseil européen en exercice, son prédécesseur Herman Van Rompuy, le président de la Commission, Jean-Claude Juncker, et la chancelière allemande, Angela Merkel.

En les accueillant, Marc Spautz, le président du CSV, a expliqué les deux raisons qui l’ont poussé à accepter le défi d’organiser la fête dans l’hémicycle européen du Kirchberg: «L’accord fondateur, en juillet 1976, a été signé à quelques centaines de mètres d’ici. Et, à l’époque, le CSV était dans l’opposition comme aujourd’hui, note le Luxembourgeois très en verve. Aux élections suivantes, nous avions gagné 8% et étions devenus incontournables. J’espère bien que l’histoire se répétera en 2018.»

Le défi de l’héritage

Sûr de son poids européen – il compte 220 des 754 députés européens –, le PPE a rendu hommage à ses pères fondateurs, insisté sur son socle de valeurs et listé les défis actuels: les migrations, l’achèvement de l’Union et la montée des populismes. «La génération des fondateurs mérite nos remerciements, nous devons être à la hauteur de leur héritage», a insisté Jean-Claude Juncker, pointant le traité de Maastricht et la création de la monnaie unique comme les grandes réalisations de la génération actuelle. «L’euro, c’est la politique de la paix par d’autres moyens.»

Insistant aussi sur le travail réalisé par l’équipe actuelle, il note que le plan qui porte son nom – «parce qu’on voulait pouvoir identifier le seul coupable en cas d’échec», précise-t-il avec son cynisme légendaire – doit apporter une réponse aux manques d’investissements et au problème du chômage. «Or, actuellement, nous avons déjà mobilisé plus de 100 milliards d’euros», se félicite-t-il.

Enfin, sur la percée des partis populistes, qui visiblement fait peur au PPE, il prône une véritable «ligne de démarcation» et lance un appel à ne pas céder à la tentation de les imiter en reniant ses valeurs.

Des défis considérables

Véritable invitée-vedette de la soirée, Angela Merkel a mis toute sa détermination pour parler à «ses troupes». De retour de Verdun où elle a commémoré «une bataille qui a décimé des centaines de milliers de jeunes pour gagner quelques mètres de terrain», elle pointe la réussite européenne concrétisée par le marché intérieur, l’euro et la liberté de se déplacer pour l’ensemble des citoyens, tout en respectant la diversité des langues et des cultures. «Dans ces réussites, depuis 40 ans, le PPE a joué un rôle central», insiste la chancelière.

Mais elle pointe aussi les défis «considérables» auxquels l’Europe est confrontée, les plus importants depuis la Deuxième Guerre mondiale. Le terrorisme, les migrations internationales, l’évolution démographique, les changements climatiques et le fait que l’Union ne soit plus au centre de la dynamique économique mondiale.

 On peut rapidement détruire quelque chose qui a mis des années à être bâti.

Angela Merkel, chancelière allemande

«Quand on aborde les défis ensemble, on peut les surmonter», a martelé madame Merkel, rendant elle aussi hommage aux pères fondateurs, tout en appuyant le fait qu’ils n’ont pas, eux non plus, tout su faire aboutir du jour au lendemain. «C’est un travail de longue haleine, mais je lance un appel: n’oublions jamais ces 40 ans d’histoire. Parce qu’on peut rapidement détruire quelque chose qui a mis des années à être bâti.»

Elle a enfin insisté sur la construction d’une Europe qui doit préserver la place centrale du citoyen. «À chaque fois que nous agissons, posons-nous la question de savoir si ce que nous faisons apportera du bien-être aux citoyens et améliorera son avenir.»