Damien Petit, head of investment advisory de la Banque de Luxembourg (Photo: Banque de Luxembourg)

Damien Petit, head of investment advisory de la Banque de Luxembourg (Photo: Banque de Luxembourg)

La détermination du profil de risque de l’investisseur constitue la première étape clé lors de l’entrée en relation avec un client. La tolérance au risque, soit la capacité et la volonté à assumer la volatilité inhérente aux marchés financiers, doit en effet être analysée avec le plus grand soin. La capacité à encaisser des pertes peut être objectivée, car elle dépend largement de la surface patrimoniale du client. La volonté de prendre du risque constitue par contre un concept nettement plus subjectif. Une discussion approfondie entre gestionnaire et client devra être menée pour appréhender au mieux cette composante complexe. Afin d’illustrer plus concrètement la notion de risque, le gestionnaire soumettra au client des informations telles que la volatilité historique ou encore la perte maximale («maximum drawdown») enregistrée au cours d’une période déterminée pour des portefeuilles cibles par profil de risque.

Objectif de rendement et contraintes

Outre la tolérance au risque, le gestionnaire du portefeuille devra également intégrer l’objectif de rendement du client et l’ensemble des contraintes auxquelles ce dernier est soumis. Parmi celles-ci: l’horizon de placement, les besoins de liquidités, des contraintes légales, réglementaires, fiscales et spécifiques (situation familiale…). L’objectif de rendement devra être compatible avec, d’une part, la tolérance au risque et, d’autre part, les différentes contraintes identifiées. À titre illustratif, le client souhaitant doper le rendement attendu de son portefeuille et capter la prime de risque des marchés actions devra nécessairement bénéficier d’un horizon temporel suffisamment long afin d’absorber les pertes potentielles d’un portefeuille composé majoritairement d’actions. Son aversion au risque sera par ailleurs nécessairement limitée. Dans le cas contraire, une révision à la baisse de l’objectif de rendement s’imposera. D’une manière générale, le gestionnaire jouera un rôle actif afin de calibrer au mieux les attentes de rendements en fournissant notamment une estimation raisonnable, sur base des conditions de marché actuelles, du rendement à long terme de portefeuilles cibles par profil de risque.

Feuille de route

La tolérance au risque, l’objectif de rendement et les différentes contraintes ainsi clairement identifiés constitueront la feuille de route matérialisant la responsabilité fiduciaire de l’institution financière vis-à-vis du client. Elle sera revue à intervalles réguliers afin de procéder à d’éventuelles adaptations en fonction de l’évolution de la situation personnelle du client. Elle pourra également intégrer les différentes classes d’actifs dans lesquelles le client peut investir.

Le gestionnaire dispose ainsi de l’ensemble des paramètres nécessaires à la construction du portefeuille. Il procédera prioritairement à l’allocation stratégique d’actifs. L’objectif de cette allocation consiste à construire un portefeuille diversifié, offrant le meilleur couple rendement-risque à long terme pour le client. Des déviations tactiques pourront être implémentées afin de profiter d’inefficiences ponctuelles des marchés. Il s’agit d’un exercice délicat nécessitant un suivi permanent du portefeuille.