Bénédicte Godefroid: «La gestion des risques renforce la crédibilité de l’IMF sur le marché et génère de nouvelles opportunités de croissance.» (Photo: ADA)

Bénédicte Godefroid: «La gestion des risques renforce la crédibilité de l’IMF sur le marché et génère de nouvelles opportunités de croissance.» (Photo: ADA)

Risques de crédit, risques financiers, risques opérationnels… Autant de périls qu’il faut apprendre à maîtriser pour être en mesure de prendre des décisions éclairées. Une gestion des risques efficace est un facteur déterminant de la viabilité d’une institution. Elle contribue à la santé générale de l’institution de microfinance (IMF) en la rendant plus performante et plus résiliente face aux catastrophes et bouleversements de son environnement. Appliquée correctement, la gestion des risques renforce également la crédibilité de l’IMF sur le marché et génère de nouvelles opportunités de croissance. Pourtant, l’importance de la gestion des risques et de son rôle au sein des institutions de microfinance n’a pas encore été pleinement réalisée.

Une collaboration d’experts pour promouvoir la gestion des risques

Partant de ce constat, Ada et ses partenaires (Calmeadow, Center for Financial Inclusion - Accion, Meda, MFX Solutions, Microfinanza, Oikocredit et Triple Jump) ont uni leurs expertises pour créer une plateforme dédiée à la promotion et l’enseignement des bonnes pratiques en gestion des risques dans le secteur de la microfinance: l’initiative pour la gestion des risques dans la microfinance (Risk Management Initiative in Microfinance ou RIM en anglais). Comme l’explique Kevin Fryatt, directeur du RIM: «Un objectif important de l’initiative est de changer la manière d’aborder la gestion des risques et de passer de ‘qu’est-ce que la gestion des risques et comment faire?’ à ‘pourquoi la gestion des risques est importante pour mon organisation et mes clients?’».

Dans ce but, le RIM a développé un outil fondé sur les bonnes pratiques actuelles en gestion des risques en microfinance et en accord avec la réglementation de Basel adapté pour la microfinance qui se présente comme une feuille de route à suivre pour améliorer la gestion des risques au sein de l’IMF: le modèle de progression dans la gestion des risques pour les IMF (MPGR). Dernièrement, Ada a ainsi conduit une mission d’évaluation en utilisant cet outil pour une institution de microfinance du Bénin. De nombreuses recommandations ont pu être formulées, permettant à cet organisme de se renforcer et d’améliorer sa gouvernance.

Le MPGR, un outil adapté et évolutif

L’objectif du MPGR est de permettre aux IMF d’évaluer leurs carences en gestion des risques par rapport aux bonnes pratiques du secteur et d’utiliser ces résultats pour élaborer un plan d’amélioration stratégique de leur gestion des risques.

L’outil MPGR est adapté en fonction du niveau de l’IMF: l’ensemble des bonnes pratiques et des outils de suivi qu’il propose tient compte de la taille de l’IMF, de sa complexité, de sa structure ainsi que de ses objectifs économiques et de son profil de risques. Par exemple, les risques pour une IMF qui collecte de l’épargne sont différents par rapport à une IMF qui n’offre que du crédit...

Le MPGR est aussi évolutif, il considère que les risques se complexifient à mesure que l’IMF grandit. La gestion des risques devrait donc continuer à croître et à évoluer tant que l’IMF se développe et évolue. L’outil MPGR a déjà été testé dans plus de 14 pays à travers le monde, s’adapte à tout contexte juridique et opérationnel et est téléchargeable gratuitement. Selon Kevin Fryatt, cette disponibilité «réduit le fossé entre ceux qui ont les moyens de payer de la consultance en gestion des risques et ceux qui ne les ont pas. Le MPGR permet aux individus et aux institutions d’entamer la route de la gestion des risques avec les meilleures pratiques à portée de main.»

Infos: www.riminitiative.org