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Sébastien Pineau (CRP Henri Tudor) : «Il s’agit de mesurer la pénétration du marché luxembourgeois par la gestion de projet, puis d’appréhender qui utilise quoi et dans quel cas». Photo : Julien Becker 

Passer les douze coups de l'an 2000 en dribblant le grand méchant bug; réussir
le grand saut vers l'euro; assurer la maîtrise d'ouvrage d'un chantier de
construction où s'activent 20 sociétés; boucler un mensuel dans les délais
impartis par l'imprimerie en fonction de l'importance et de la distribution des
sujets aux journalistes... Un point commun à ces activités? Ce sont des projets
à gérer. On le fait souvent sans s'en rendre compte. Or, dans les entreprises,
cette approche, lorsqu'elle s'institutionnalise, pose questions: faut-il recruter
un spécialiste ou former du personnel en interne? Faut-il recourir à des consultants?
Faut-il standardiser un processus? Il faut d'abord, tout simplement, bien prendre
conscience de la gestion de projet…

«La gestion de projet, c'est un ensemble de méthodes et d'outils qui permettent
de gérer une activité gardant un caractère unique et temporaire», résument Sébastien
Pineau et Anne-Laure Mention, du CRP Henri Tudor. L'institution est au cœur du débat.
D'abord parce que cela fait partie de ses missions. «Nous sommes actifs dans les
axes de recherche et développement. Nous nous préoccupons de formation, nous sensibilisons
et encourageons aux bonnes pratiques, aux méthodes de développement… Et nous avons
une approche globale et scientifique. Il s'agit d'être aux côtés des acteurs du marché
et de jouer notre rôle de facilitateur, de partenaire, qui nous conduit également à
mettre les acteurs en contact, à susciter les réseaux». Ensuite parce que le CRP Tudor,
organisateur l'an passé d'un congrès pratique sur la gestion de projets, remet le
couvert le 24 octobre prochain, à l'occasion du 2e congrès annuel «GestiondeProjet.Lu».

Cette conférence s'articulera essentiellement autour de nombreux retours d'expérience
(France Télécom Orange, Dexia, Delphi, Fortis, Husky, Service e-Luxembourg, Excellix,
GP3) et deux sessions parallèles seront mises en place pour permettre aux participants
à cette journée spéciale de choisir leurs présentations suivant leur intérêt et/ou
leur maturité dans ce domaine. Une dizaine de stands permettra également une rencontre
directe avec des professionnels du project management.

Parmi les principaux thèmes abordés, on trouvera notamment les spécificités des projets
cross-boarder, les indicateurs et suivi des projets, la gestion d'un Project Office ou
encore l'évaluation de la maturité des processus de gestion de projet (programme complet
sur www.gestiondeprojet.lu)

Eclairer le débat

«La gestion de projets, c'est un marché en soi, note Sébastien Pineau, qui sera le
coordinateur de ce congrès. C'est aussi un axe qui est encore méconnu par rapport
aux pays anglo-saxons, par exemple, mais qui a un réel potentiel au Luxembourg. C'est
un choix fort». Bien gérer son projet, cela s'apprend. Il y a des méthodes, des outils,
des associations qui les promeuvent et des entreprises de consultance, par exemple, qui
en font leur école de référence. «Notre approche est d'éclairer le débat, de faire
prendre conscience aux acteurs économiques. Il ne nous appartient pas de trancher pour
telle ou telle vision. Mais en ciblant le retour pratique, nous avons l'ambition d'offrir
une aide à la décision aux managers qui se sentiront concernés».

Le congrès suit un fil rouge complet, de l'état des lieux de la gestion de projets au
Luxembourg, aujourd'hui, jusqu'à la réflexion sur les enjeux à rencontrer, demain, sur
les évolutions prévisibles: d'où l'on vient, où l'on va. La philosophie du projet est
là et, pour exégèse, elle a une étude thématique. «Nous avons prolongé une enquête lancée
l'an dernier pour le congrès, en allant plus loin dans l'analyse. Il s'agit de mesurer la
pénétration du marché luxembourgeois par la gestion de projet, puis d'appréhender qui
utilise quoi et dans quel cas. On se dirigera vers les portefeuilles et les programmes
de projets, ce qui est le niveau au-dessus dans une entreprise bien préparée».

Cela conduit l'analyse, notamment, à croiser les types d'entreprises et d'organisation
par rapport aux outils existants. De quoi ouvrir des perspectives dans la recherche et
dans la formation, en vue de déterminer le contenu de cours spécialisés, par exemple.

La pertinence de ce congrès conçu comme un tableau à double entrée permet de toucher tout
le monde. Car, on l'a vu, tous les métiers sont potentiellement concernés et le public
visé est donc très large. Qui n'a pas de projet? Autant bien le gérer, en connaissance
de cause…